En effet, les deux parties se sont retrouvées à nouveau, le jeudi 8 septembre, après l’échec du round initial et la grève de 48 heures déclenchée les 21 et 22 août par la centrale syndicale. Fort de la réussite du débrayage, le Secrétaire général de l’UNTM, Yacouba Katilé, a tout d’abord indiqué que sa présence, de même que celle de ses camarades, était mue par un esprit de responsabilité et par le désir de respecter la tradition établie dans le syndicalisme depuis 1930.
Avant d’avertir «que nul ne s’essaye à nous apprendre le nationalisme, le patriotisme. Nous avons acquis l’indépendance et laissé le pays aux hommes politiques. Nous avons obtenu le retour à la vie constitutionnelle normale, pour laisser les cadres faire ce qu’ils veulent.
Nous avons été les principaux artisans de la démocratie, pour ne pas nous préoccuper de l’usage qu’on en fait. Nous avons construit les bases de l’économie et assisté après à leur démolition, en spectateurs stériles. L’UNTM, non seulement ne se taira plus, mais elle ne laissera plus le pays dans l’imprévoyance, dans l’hégémonisme, et, pire, dans la compromission de son existence même».
Et le Secrétaire général de l’UNTM de marteler: «si, hier, pour des besoins de sauvegarde des intérêts particuliers, on a manipulé des personnes pour briser l’ardeur patriotique des syndicalistes, aujourd’hui, ces mêmes syndicalistes ont décidé de cimenter leur union», faisant ainsi allusion à un rapprochement avec notamment la CSTM et le Syndicat de la Magistrature. Pour conclure il dira «travailler à diviser l’l’UNTM, à l’opposer à des organisations qui ne sont pas ses ennemies, c’est dénuder la démocratie malienne».
Enfin, pour les présentes négociations, Yacouba Katilé a réclamé l’extinction totale du protocole d’accord du 2 octobre 2011, le relèvement substantiel de la valeur du point d’indice, la diminution de l’ITS, qui s’échelonne de 5 à 30% actuellement, la matérialisation de la prise en compte des droits des enfants, par l’octroi d’allocations à la hauteur de l’importance à eux accordée, l’annulation systématique de la hausse des tarifs d’eau et d’électricité et le relèvement du SMIG comme facteur de réduction de la misère et de la pauvreté.
En réponse à ce discours musclé, le ministre Bocar Moussa Diarra a adopté un ton conciliant. «Le bien-être du travailleur et la bonne santé du travail sont une préoccupation partagée». Et le ministre de soutenir que «l’homme, le travailleur que nous sommes chacun, demeure le capital le plus précieux, pour lequel rien n’est de trop. Tout, en effet part de lui et tout lui revient».
Selon lui, le Mali a besoin, aujourd’hui plus que jamais, d’une union sacrée de tous ses enfants, au delà de tous clivages partisans ou d’intérêts, de tous ressentiment, car, lorsque la case familiale brûle, il faut d’abord éteindre l’incendie, au lieu de s’attarder à en connaître les causes.
«Après la grève de deux jours que les deux parties regrettent, tout doit être fait afin que les conditions qui l’ont favorisée ne se recréent plus». Il a également soutenu que l’amélioration des conditions des travailleurs restait une priorité du gouvernement, comme l’a réaffirmé avec force le Président de la République à l’occasion des entretiens qu’il a eus avec le monde du travail.
Le Président de la commission de conciliation, Mamadou Lamine Diarra, a quant à lui souhaité moins de passion dans les débats afin d’effectuer un travail fécond
Pierre Fo’o Medjo
Source: Le 22 Septembre 2014-09-11 11:40:02