Le Président de la République a très peu de marge de manœuvre, tant les crises se sont entassées et le peuple plus exigeant. Son salut ne pourrait venir que de la satisfaction des revendications des manifestants et cela dans un délai relativement court. Pour rappel, si son régime a encore survécu après la manifestation du 19 juin, c’est grâce à la sagesse de l’Imam Dicko qui a su convaincre la foule surexcitée et prête à donner leur âme comme pendant le djihad pour débarrasser le pays d’IBK. La question que l’on se pose est celle de savoir jusque quand l’Imam va continuer à canaliser la foule qui attend impatiemment la réponse du chef de l’Etat. C’est pourquoi le rôle de persuasion qui incombe aux conseillers d’IBK, doit être vu à travers des actions concrètes. Il y a eu suffisamment de temps perdu et les manifestants et la communauté internationale et même ses partisans souhaitent qu’il y ait un dénouement heureux à cette crise institutionnelle pour faire face aux autres crises comme sécuritaire, sociale, scolaire et sanitaire.
Tout porte à croire que si IBK ne donne pas satisfaction aux manifestants dans un bref délai le pays pourrait basculer dans une violence que nul ne pourrait prédire les conséquences sur le vivre ensemble et sur l’intégrité territoriale. Il doit parer au plus pressé afin de donner une suite favorable aux requetés du M5 RFP, surtout après le mépris souverain qu’il a réservé à la délégation envoyée pour aller lui remettre la lettre de démission au Palais de Koulouba. Le Mouvement du 5 juin est désormais vent debout, car il enregistre au quotidien des nouvelles adhésions, comme pour dire qu’il est capable de frapper là où on l’attend le moins.
En somme, sans nous dévoiler ses stratégies, le Mouvement du 5 juin entend dans les jours à venir, faire la désobéissance civile en prenant toutes les grandes artères des grandes villes du Mali pour pousser le régime à faire la violence. Si une seule goutte de sang tombe le régime IBK sonnera son propre glas. Autant prendre alors le taureau par ses cornes avant qu’il ne soit trop tard.
Youssouf Sissoko