C’est stupéfaits que des passants ont assisté à une scène surréaliste au siège de l’Adéma/PASJ mardi dans l’après-midi : une bagarre de rue entre le secrétaire à la communication, Mamoutou Thiam et Timoré Tioulenta, président du groupe parlementaire du parti de l’Abeille à l’Assemblée nationale. Les deux leaders du parti majoritaire se sont copieusement insultés à la suite d’une banale dispute au sujet d’une information qui serait sortie dans la presse. Un incident qui dénote de la tension qui prévaut au sein de la Ruche à quelques deux semaines du lancement de l’appel à candidature pour l’élection présidentielle de 2012 prévu le 25 mai.
D’ores et déjà, les différents camps commencent à se frictionner. Les adversaires du président du parti, Dioncounda Traoré ont commencé à critiquer ses manœuvres qui piétineraient les règles de jeu établies par le parti de l’Abeille pour garantir la transparence et l’égalité des chances des différents candidats. Alors qu’il n’est pas encore lancé l’appel à la candidature prévu seulement le 25 mai prochain, ils ont déjà lancé leur campagne.
Ainsi, selon les partisans des adversaires de Dioncounda Traoré qui n’a d’ailleurs pas encore déclaré officiellement ses ambitions présidentielles, ses proches ont décidé de prendre de court le comité exécutif habilité à dégager le meilleur profil parmi les prétendants pour l’investiture de la conférence nationale. Les pro-Dioncounda manipulent les structures locales et les conférences régionales sont transformées en meetings de soutien. Ainsi, le week-end dernier à Koulikoro, la conférence régionale est devenue une rencontre de validation du ticket de l’ancien ministre de la Défense à la présidentielle de l’année prochaine. Une précipitation qui rappelle celle de Dakar où en janvier dernier, 4 sections sur les 16 de la zone Cedeao ont appelé à voter encore une fois la carte du député élu à Nara. Une manœuvre orchestrée depuis le CE par les partisans de Dioncounda Traoré dont le questeur de l’Assemblée nationale qui ne semble pas lésiner sur les moyens pour un passage en force de son président, quitte à fouler au pied toute la procédure décidée d’une manière consensuelle par le comité exécutif qui doit encore une fois choisir l’homme ou la femme capable de défendre valablement les couleurs rouges et blanches à la présidentielle de 2012.
Les prochaines rencontres de la direction du parti de l’Abeille s’annoncent houleuses et les différents camps sont prêts à découdre.
Abdoulaye Diakité
L’ Indicateur Renouveau 12/05/2011