Deux géologues français enlevés dans le nord du Mali.

carte mali

Les deux Français, Philippe et Serge, travaillaient pour une cimenterie de la région, située à 30 km de la localité de Hombori. L’un est ingénieur minier et l’autre est le chef de mission. Ils ont travaillé jusqu’à 16 heures, mercredi ; ils sont ensuite arrivés à l’hôtel, se sont reposés, ont rencontré dans la soirée des collègues maliens et puis sont allés se coucher.

Selon le gardien de l’hôtel, contacté par RFI, il était alors 2h00 du matin lorsqu’on a entendu du bruit. Il rajoute que tout s’est passé très vite et que des hommes armés -six ou dix, selon les sources– sont arrivés, ont pris les ressortissants français et sont partis avec eux. Un témoin a apperçu les Français embarqués de force dans un véhicule. Une heure après, ravisseurs et otages avaient disparu dans le désert. Ces hommes étaient enturbannés. La gendarmerie a ouvert une enquête ; des travailleurs de l’hôtel où le rapt a eu lieu ont été interpelés.

Sur le terrain, des forces de sécurité malienne ont été déployées et lancé une course-poursuite pour retrouver otages et ravisseurs, sans résultat pour l’instant. Hombori, localité proche de la frontière du Burkina Faso est en émoi après cet enlèvement. Joint par RFI, le Maire d’ Hombori, Amadou Ousmane Maïga a fait le point de la situation, en fin de journée.

Ces enlèvements n’ont toujours pas été revendiqués mais parmi les pistes, peut-être des sous-traitants d’al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) ou bien des combattants d’Aqmi eux-mêmes.

La France confirme l’enlèvement des deux Français

Le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé a confirmé ce jeudi 24 novembre 2011 l’enlèvement des deux géologues français «dans des conditions que nous ne connaissons pas encore très bien» a-t-il dit au micro de la chaîne de télévision iTélé à Bordeaux, sud-ouest de la France, et précisé «nous sommes en train de rassembler les informations» au sujet de ces deux compatriotes.

De son côté, Bernard Valero, porte-parole du Quai d’Orsay précise que les deux ressortissants français «ne se sont pas signalés à l’ambassade française ni au consulat».

Le Nord malien est classé en zone rouge par la France, ce qui signifie que les voyages y sont strictement déconseillés. Cette région abrite plusieurs bases d’Aqmi. A partir de celles-ci, cette organisation commet au Mali et surtout au Niger, Mauritanie et Algérie des attentats, procède à des enlèvements d’Occidentaux et se livre à divers trafics.

Dans cette région du Sahel, l’enlèvement de ces deux Français porte à six le nombre de ressortissants français retenus au Sahel.

Rfi 24/11/2011