La situation de la dette intérieure du Mali n’a pas fini avec son épilogue. Les fournisseurs exigent le paiement de 37 milliards de FCFA en guise de dette intérieure. L’Etat veut jouer la prolongation en misant sur la patience des fournisseurs, qui ont baissé la garde après quelques paiements consentis par le gouvernement Abdoulaye Idrissa Maïga.
Le montant réclamé par les fournisseurs dépassait les 50 milliards. Mais l’Etat a décidé de ne plus reconnaître les pratiques qu’il a lui-même encouragé dans le temps, par le jeu des connexions douteuses, des détournements et de l’enrichissement illicite sur le dos des honnêtes contribuables. Devenu insolvable à la faveur de la crise, l’Etat a rejeté des dossiers tout en évoquant des irrégularités comme l’utilisation de cachet DAF (Directeur administratif et financier) en lieu et place de cachet DFM à partir de 2010, la signature de bons de commande par des chefs de cabinets, des attachés de cabinet, secrétaires généraux et secrétaires particulières en lieu et place de DFM (Directeur financier et du matériel), la suspicion d’imitation de signature du magasinier, la suspicion de faux cachet et signature du comptable matière etc. Après un moment de bras de fer entre l’Association des Fournisseurs et Opérateurs du Mali et le gouvernement, des rencontres en haut lieu, les dossiers ont fini par être évoqués en conseil des ministres, puis débattus devant l’Assemblée nationale qui avait demandé à entendre le ministre de l’Economie et des Finances Boubou CISSE. Le paiement de plusieurs fournisseurs a suivi, l’Etat ayant débloqué des dizaines de milliards. Mais depuis, l’association a baissé les bras et il n’y au plus aucun paiement.
Certains membres de l’association des fournisseurs commencent à murmurer et la tension monte autour des responsables qu’on soupçonne faire le jeu du pouvoir.
Dans l’entourage des responsables de l’Association des Fournisseurs et Opérateurs du Mali, on affirme que des négociations sont en cours au plus haut niveau afin de trouver une solution aux problèmes. Mais, elles n’ont commencé que le lundi 17 décembre 2018. «Au départ, la dette intérieure s’élevait à plus de 100 milliards de FCFA, mais comme l’Etat s’est acquitté de certaines dettes et a rejeté 40% de ce qui lui était réclamé, ça reste maintenant environ 37 milliards de FCFA pour environ 3000 fournisseurs au Mali de Kayes à Kidal. Les négociations sont en cours actuellement avec la primature, nous attendons l’issue des ces négociations», murmure-t-on au sein de l’Association des Fournisseurs et Opérateurs du Mali. Mais selon les indiscrétions le gouvernement évoquerait des difficultés de trésorerie pour procéder à des paiements avant la fin du premier trimestre de l’an prochain.
Les Secrets Bancaires