Le stock global de la dette des pays de l’UEMOA envers la France en fin 2019 s’est élevé à 2 684 millions d’euros, environ 1 760 milliards FCFA.
La Côte d’Ivoire avec 1. 279 millions d’euros, environ 839 milliards FCFA, détenait près de la moitié (48%) du volume global de la dette que devait l’UEMOA à la France en 2019.
Le Sénégal, quant à lui, affichait à son compteur 908 millions d’euros, près de 595 milliards FCFA, soit 34%.
Les 18% autres de cette dette se répartissaient entre le Burkina Faso (202 millions d’euros, environ 133 milliards FCFA), le Mali (167 millions d’euros, environ 109 milliards FCFA), le Niger (102 millions d’euros, environ 67 milliards FCFA), le Bénin (24 millions d’euros environ 16 milliards FCFA) et le Togo (près d’1 million d’euros estimé à environ 1 milliard FCFA).
Ce zoom sur une partie des emprunts des pays de cette union économique découle d’un rapport, publié ce 26 mai par le Trésor français, recensant l’encours de créance de la France sur les Etats étrangers (hors intérêt de retard) à la période considérée.
C’est pourquoi, afin de permettre aux pays endettés notamment le Mali de dégager des fonds pour affronter la crise, liée à la pandémie du coronavirus, un moratoire sur le paiement du service de sa dette lui a été accordé par le Club de Paris et le G20.
Avant, ce moratoire, le mois d’avril 2020 dernier le FMI a annoncé l’allègement de la dette de 25 pays dont le Mali.
Grâce à cette extension, le FMI espère permettre à Bamako de libérer des ressources financières nécessaires pour continuer à renforcer la capacité du pays en matière de soins médicaux.
Comme de nombreux autres pays africains, le Mali fait face depuis le début de l’année à la pandémie de la covid-19.
A cela s’ajoute le niveau d’insécurité inquiétant qui exacerbe les difficultés des populations.
Le Mali était devenu le premier pays africain à obtenir un moratoire de la part du Club de Paris, après la décision du G20 de suspendre cette année le service de la dette, a annoncé, mardi 19 mai 2020.
A la mi-avril, les 22 créanciers du Club de Paris et les créanciers émergents, dont des pays comme la Chine, l’Inde, l’Arabie saoudite, la Turquie ou l’Afrique du Sud, se sont ainsi mis d’accord pour suspendre des paiements sur le service de la dette au profit des pays les plus pauvres.
C’est un débat qui se mène depuis quelques temps en Afrique.
Faut-il solliciter des grandes puissances une annulation de la dette du continent ou un moratoire sur celle-ci ?
Des pays comme le Bénin ont déjà manifesté leur désintérêt pour ces deux options préférant les Droits de tirage spéciaux (DTS) du Fonds Monétaire International (FMI) pour faire face à la crise sanitaire actuelle.
La mesure annoncée permettra de couvrir pour six mois les remboursements de la dette envers le FMI et «d’allouer une plus grande partie de leurs ressources à leurs efforts en matière d’urgence médicale et d’aide», selon le FMI.
Mahamadou YATTARA