En conférence de presse hier, le président de la Commission électorale nationale indépendante (Céni), Amadou Ba, a indiqué que la crise qui secoue son organisation n’est justifiée ni en fait ni en droit. Mais qu’il s’agissait de manœuvres pour ternir son image. Répondant à la question, s’il y voyait des mains invisibles derrière ce remous, il n’a pas hésité à dénoncer les agissements du président du Rassemblement pour le Mali (RPM), Bocary Tréta, lorsqu’il était question d’auditer le fichier électoral. « Il y a eu beaucoup de choses pour saboter nos actions », s’est-il défendu.
Le président de la Céni, Amadou Ba, a décidé hier à la faveur d’une conférence de presse, de prendre la parole, pour apporter sa part de vérité sur la crise qui secoue son organisation.
« Cette crise, provoquée par certains membres de la Céni, ne se justifie ni en fait ni en droit. Elle ne doit pas pouvoir nuire à l’image de notre institution et de notre pays », dira le président Ba pour qualifier l’action des frondeurs. Car, selon lui, aucun article du règlement intérieur de la Céni ne parle de la destitution d’un membre.
« On est dans un pays où les gens disent beaucoup de choses, mais il faut avoir des éléments de preuves pour pouvoir affirmer cela. Mais, avec le recul, j’ai compris beaucoup de choses. Aujourd’hui, je peux être présenté comme une victime, mais peut-être, il y a d’autres personnes qui étaient visés derrière moi », a fustigé Amadou Ba.
« J’ai vu que des personnes que j’ai cru être de bonne foi ont tenté souvent de faire entrave à certaines actions que la Céni voulait réaliser. On a eu la chance que ces personnes n’aient pas réussi », a-t-il ajouté.
Comme exemple, le président de la Céni dira que, lorsque son organisation a voulu passer à l’audit du fichier électoral suite à la requête du Premier ministre à l’OIF, qu’il s’est passé beaucoup de choses.
« Lorsqu’on voulait faire l’audit du fichier, piloté par la Céni, nous et les experts de l’OIF étions surpris qu’à la veille de cet audit, malgré qu’on ait invité la majorité, l’opposition, la société civile et les partis du centre à designer des représentants pour siéger au comité d’experts, tout le monde avait désigné son représentant sauf la majorité présidentielle », a révélé le président Ba.
Et le conférencier d’ajouter qu’à la veille de l’arrivée de ces experts, tout le monde avait donné la liste de ses représentants sauf la majorité présidentielle. « Finalement j’ai pris mon téléphone pour appeler le président de la CMP. Je n’ai pas de rapport personnel avec lui, mais j’ai estimé qu’il s’agissait du Mali. A quelques heures de la cérémonie, je l’ai appelé pour lui dire que je n’avais pas compris son attitude. En réponse, il m’a dit qu’il n’avait pas compris et qu’il va envoyer la liste. Et j’étais obligé de décaler le démarrage des travaux à 15 h au lieu de 10 h initialement prévues. Entre-temps les experts étrangers avaient eu vent de la réticence du président de la CMP. Après il y a eu beaucoup de choses pour saboter, ternir l’image de la Céni », a-t-il affirmé.
Le président Ba a profité de l’occasion pour louer l’initiative du Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga qui, selon lui, a permis l’organisation de la présidentielle dans un climat apaisé. « J’étais surpris du comportement du président de la CMP parce que c’est le Premier ministre qui a fait la demande, et je lui rends hommage ici. C’est l’audit qui a permis d’apaiser le climat et d’instaurer la confiance entre les acteurs. L’audit était une demande forte de l’opposition depuis des années. Il a fallu que Soumeylou Boubèye Maïga vienne pour que ça se réalise », a-t-il reconnu.
S’agissant des accusations de détournements de fonds qui visent sa gestion, le président de la Céni, Amadou Ba, s’est dit serein. Car selon lui, une mission d’audit a déjà été commise par le ministre de l’Economie et des Finances dont les conclusions ne sont pas encore disponibles.
Oumar B. Sidibé