Les raisons évoquées par certains étaient que la révolution était dirigée contre la dictature militaire, donc, il était inconcevable qu’ils dirigent la transition et les régimes démocratiques. Malgré tout, le général Amadou Toumani Touré est revenu au pouvoir en 2002 après avoir conduit la transition. Compte tenu du contexte, les frustrations de certains acteurs n’ont jamais été exprimées au grand jour, mais les non dits persistent.
Dans la nomination des membres du nouveau gouvernement, le président ATT a toutefois opté pour la prudence. En gardant deux militaires, en l’occurrence, les généraux Kafougouna Koné et Sadio Gassama, à des postes stratégiques, il a pris le soin de nommer 19 hommes politiques dans un gouvernement composé de 32 personnalités. L’écrasante majorité est donc accordée aux partis. Pourtant, selon nos sources, ces précautions sont jugées insuffisantes par ceux qui veulent la restauration complète du mouvement démocratique, sans un militaire, président de la République et aux postes clés. Selon nos sources, ce changement qui fait l’objet d’un black out sera sûrement invoqué lors des futures campagnes électorales pour les élections générales de 2012.
Il figurera même, nous a-t-on confié, parmi les slogans de certaines formations politiques. A l’occasion ces candidats citeront notamment toutes les insuffisances du pouvoir dirigé par le président ATT. En fait, jusqu’à présent, des acteurs du mouvement démocratique continuent de penser que le consensus versus ATT est un piège où sont tombés les vrais démocrates qui aspiraient à un réel changement. Le Comité dirigé par Daba Diawara était-il conscient de ce souci de certains acteurs, en proposant que : ‘’les partis politiques soient les principaux acteurs de la vie politique ? ‘’ En tout cas, Le président ATT à Koulouba, deux militaires au gouvernement et un autre à la Délégation générale aux élections sont les preuves d’une volonté de maintenir des cadres de l’Armée aux postes clés.
Baba Dembélé
Le Républicain 14/04/2011