En réalité, la goutte d’eau qui a fait déborder le vase est la nomination de Mamadou Blaise Sangaré comme conseiller spécial à la présidence de la République. Certains responsables de partis membres estiment que cette promotion aurait dû être discutée en famille.
Le cas le plus remarquable est celui d’un parti créé dans la foulée des événements de mars 2012 dont le parrain a du mal à se faire une place honorable au soleil présidentiel. Il s’étonne que ses éléments qui ont eu la chance de briller soit à la Primature soit à l’Assemblée nationale ne soufflent plus dans la même trompette que lui. « J’ai l’impression que mon investissement dans la campagne d’IBK n’a servi que d’autres », a-t-il confié à ses proches.
Un ancien ministre connu des archives de la justice ne comprend pas la lenteur de celui qu’il qualifie d’ »homme de parole » dans la résolution de sa situation. « Notre président regrette amèrement d’avoir porté sa confiance en quelqu’un qui ne pense même plus à lui », nous a soufflé un militant engagé de cet homme politique.
Des frustrations consécutives à la promotion des cadres des partis membres de la mouvance présidentielle divisent même au sein des partis. De nombreux cadres au sein du Miria de feu Mamadou Lamine Traoré désapprouvent la méthode cavalière du président Mamadou Kassa Traoré qui n’arrive pas à faire caser ses militants. C’est pourquoi une fronde pour le renverser se prépare à la faveur du prochain congrès à Ségou.
De son côté, le président du Fama, le très agité Amadou Soulalé, vit dans ses rêves de promotion mais apprécie mal le silence du président et de ses partisans. Malgré ses meetings déguisés en soutien à IBK, Soulalé ne bouge pas de son poste de conseiller technique.
L’impatience gagne aussi les rangs de jeunes candidats dont un, en la personne d’Ousmane Ben Fana Traoré du PCR, multiplie des activités politiques à défaut d’un clin d’œil présidentiel. Pourtant, il garde toujours son poste de conseiller à la présidence.
Le mécontentement au sein de la majorité se fait sentir au niveau de la Codem aussi où l’interpellation de l’ancien ministre David Sagara reste au travers de la gorge des militants. S’y ajoute, l’affaire de véhicule qui éclabousse le ministre des Sports, président du parti, Housseyni Amion Guindo soi-même.
Le désaccord est tel que même le Premier ministre Moussa Mara n’est pas épargné. Il est perçu par bon nombre d’alliés du président de la République comme un apprenti-sorcier qui n’a aucune notion du partage.
Conséquence de cette fronde au sein de la majorité présidentielle : l’éventualité de la création d’un nouveau bloc qui se démarquera non seulement de la coordination pilotée par Boulkassoum Haïdara du RPM, mais aussi du réseau de Moussa Mara.
Cette nouvelle entité politique serait l’œuvre d’un ministre dont la liberté de ton dérange au sommet de l’Etat. Le lynchage médiatique dirigé contre un de ses amis anciens ministres aurait précipité cette situation.
Alpha Mahamane Cissé
Source: L’ Indicateur Du Renouveau 2014-10-29 17:01:12