La Société immobilière foncière du Mali (Sifma-SA) procède depuis le 21 février 2017 à la démolition de concessions illégalement construites sur ses titres fonciers à Wadougou Sicoro et Siracoro Dougoufing par la faute de l’ex-préfet de Kati, Ibrahima Sylla. Ces sites sont réservés depuis 2006 pour l’extension des logements sociaux.
Ce mardi, la Sifma-SA a entamé la démolition des constructions illicites sur ordre de justice. Cette opération intervient après plusieurs injonctions de déguerpir les lieux par le biais d’un huissier aux occupants de Wadougou Sicoro, de Siracoro Dougoufing avec à leur tête Youssouf Coulibaly, agent à l’INPS, Balla Kouyaté et Samba Sissoko, policier en service au GMS.
Malgré les avertissements de la Sifma, les occupants ont refusé de lui céder les lieux à eux attribués illégalement par l’ancien préfet de Kati, Ibrahima Sylla. Ils se sont entêtés à construire des maisons sur les titres fonciers obtenus de l’Etat malien. Il s’agit des titres fonciers n°11218 à11226 et 10124 à 10126 obtenus en 2006.
La Sifma-SA, par le biais de son directeur, avait écrit à l’époque au préfet impliqué dans cette affaire pour lui demander l’annulation pure et simple des bulletins vierges sur ses titres fonciers dument obtenus en 2006 et dont le processus de cession avait débuté en 2003 bien avant la nomination du sous-préfet, M. Sylla, aujourd’hui admis à faire valoir ses droits à la retraite.
Les copies de cette demande ont été adressées également aux ministres de l’Administration territoriale et des Collectivités locales et à son collègue du Logement, des Affaires foncières et de l’Urbanisme, ainsi qu’aux directions rattachées à ses ministères, au gouverneur de la région de Koulikoro.
Mais aucune de ces autorités n’a pipé un mot alors même que les espaces sont dédiés à la construction de logements sociaux dans le cadre du programme social du chef de l’Etat, dira le PDG de la Sifma-SA, Mamadou G. Coulibaly en conférence de presse ce mardi à la Sifma.
Après avoir purgé les voies administratives, la Sifma-SA a saisi le Tribunal de grande instance de Kati avec des rapports succincts. La justice a ordonné la Sifma de jouir pleinement de sa propriété et invité les détenteurs de documents illégaux de double lotissement orchestré par le nommé Sylla à quitter les lieux.
Les occupants, animés par la volonté de vaincre la Sifma, ont fait appel auprès de la section administrative de la Cour Suprême qui, en sa session du 19 août, les débouta en donnant raison de nouveau à la société immobilière.
Malgré ces décisions de justice, Youssouf Coulibaly et le policier Samba Sissoko ont multiplié les manœuvres pour inciter les uns et les autres à construire sur les lieux. Constatant cet entêtement, la Sifma a procédé à la démolition des concessions en place.
La résistance a été forte ce jour. La population, manipulée, a mis feu à l’engin de démolition. Le PDG de la Sifma, M. Coulibaly n’entend pas lâcher du lest. Il assure que l’opération se poursuivra jusqu’au bout. Déjà sur place, les chefs de famille avertis par les premières maisons démolies ont commencé à vider les lieux. Il souligne que des poursuites seront engagées contre les auteurs des dommages causés le premier jour de cette opération qui était placée sous la conduite des forces de l’ordre.
Sur place, plusieurs habitants reconnaissent avoir été avertis depuis un mois par l’huissier en charge du dossier. Le PDG les invite à s’en prendre Ibrahima Sylla, ancien préfet de Kati, cité dans plusieurs malversations foncières dans le cercle de Kati et auteur de leur désagrément.
L’objectif de la Sifma, dit-il, c’est d’aménager ses sites au bénéfice du plus grand nombre de Maliens dans le cadre du programme des logements sociaux.
O. D.