La délégation comprend quatre membres du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) et trois du Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA), selon la liste des présents obtenue . La rencontre a débuté vers 17H30 (locales et GMT) à la résidence du président Traoré et se poursuivait en début de soirée, a-t-on constaté.
Parmi les membres du MNLA, figure Ibrahim Ag Mahmoud Assaleh, et parmi ceux du HCUA, Ahmada Ag Bibi. Tous deux sont visés, selon une source sécuritaire malienne interrogée, par des mandats d’arrêt internationaux lancés par la justice malienne, qui accusait notamment de « sédition » plusieurs membres de ces groupes armés touareg.
Les autres délégués touareg reçus sont Moussa Ag Acharatoumane, Mohamed Zeïni Maïga et Ambeiri Ag Rhissa pour le MNLA, ainsi que Redouane Ag Mohamed Aly et Intalla Ag Assaid pour le HCUA.
Aucun membre de la médiation burkinabè entre le gouvernement malien et les groupes touareg n’a été aperçu dans l’immédiat à la résidence présidentielle. Aucune des parties présentes n’a fait de déclaration à son arrivée.
Cette audience-surprise se déroule dans un contexte de tensions sécuritaires dans la région de Kidal (nord-est), zone d’où sont originaires de nombreux Touareg maliens, à une semaine d’une élection présidentielle jugée cruciale pour le Mali après 18 mois de crise politique et une guerre contre des groupes jihadistes.
Dans la ville de Kidal, chef-lieu de région, une bombe artisanale a été découverte dimanche, alors que la ville a été le théâtre deux jours auparavant de violences entre Touareg et Noirs ayant fait, entre les 18 et 19 juillet, quatre morts et plusieurs blessés, selon le gouvernement malien. Des boutiques ont été pillées et saccagées, le marché de la ville a été incendié.
En outre, cinq agents électoraux et un élu local qui préparaient le scrutin avaient été enlevés samedi à Tessalit, au nord de Kidal, par des hommes armés soupçonnés d’être du MNLA. Ils ont été libérés dimanche et « se portent bien », selon un responsable au gouvernorat de Kidal.
Le MNLA avait pris le contrôle de Kidal en février 2013, à la faveur de l’intervention de l’armée française en janvier 2013 qui avait permis de chasser ses anciens alliés jihadistes ayant occupé le nord du Mali pendant près de dix mois.
Les rebelles touareg ont refusé la présence de l’armée et de l’administration maliennes à Kidal jusqu’à la signature, le 18 juin à Ouagadougou, de l’accord avec le gouvernement ayant permis le cantonnement dans la ville de ses hommes, en parallèle avec l’arrivée début juillet de 150 soldats maliens, puis du retour de l’administration.
Voilà ce qui constitue une insulte à l’endroit de notre justice. Au moment où ces criminels sont poursuivis par la justice malienne, ils ont le culot de venir dîner avec le président.
I.Y
L’indicateur Renouveau 2013-07-24 08:10:33