La politique a miné notre société et sapé nos valeurs. Le patriotisme, la citoyenneté et le sens du devoir ont fait place à l’intérêt, au laxisme et à la corruption.Nous voulons un Mali fier de son histoire. Nous voulons une république solidaire et une démocratie émergente, des citoyens engagés et une gouvernance axée sur l’intérêt général.
La même classe politique a la main mise sur l’avenir du pays depuis un quart de siècle. Ils ont débuté sous Moussa Traoré, accompagné Alpha Oumar Konaré, étaient encore aux commandes sous Amadou Touré et sont toujours là après les évènements du 22 mars 2012.
Et toujours avec les mêmes idées qui nous ont maintenu dans la dépendance. Et à chaque génération de Malien, ils viennent nous promettre qu’ils ont un nouveau projet pour le Mali. Où est le changement?
Où est la démocratie quand, depuis notre jeunesse jusqu’à notre vieillesse, ce sont les mêmes qui dirigent. Pendant ce temps nos pères soutiennent leurs familles avec leurs maigres retraites et nos mères doivent soutenir des enfants en âge de travailler.
L’inexpérience que l’on attribue à la classe émergente était plus patente encore lorsque la génération précédente commençait dans l’État.
Et l’expérience dont ils se targuent n’a pu empêcher les désastres que le peuple a subit. À quoi a t elle servi ? 53 ans après l’Indépendance, le Mali n’a dû son salut qu’à l’aide de pays amis et frères.
Nous Maliens du XXIe siècle ne voulons plus d’une société divisée et condamnée à solliciter une assistance qui ne suffit pas à nos besoins. Nous ne voulons plus voir nos enfants diplômés perdant l’espoir en l’avenir. Nous ne vous voulons plus que nos enseignants, comme tous les autres Maliens soient à la merci du quotidien.
Nous ne remettons pas en cause les aptitudes de nos devanciers, seulement le monde change et le Mali doit changer aussi. Le combat qu’ils ont mené est à saluer, mais c’était la bataille d’hier et l’avenir attend le peuple malien.
Nous leaders politiques de la nouvelle génération nous différencions par une approche pragmatique et notre proximité avec le Mali de tous les jours qui n’a que faire d’une politique qui n’est pas à son service.
Nous voulons un Etat créatif et soucieux de tous ses enfants, les plus forts comme les plus faibles. Nous voulons un mode de développement qui ne trahisse pas notre culture, nos traditions et notre foi.
Notre approche avec les partenaires techniques et financiers est différente du dialogue asymétrique, qui ne tient pas compte des besoins réels de la population et des exigences d’une croissance soutenant l’emploi et le développement.
Nous ne sommes pas de simples hommes politiques, mais tout d’abord des responsables venus du secteur privé, de hautes institutions et de l’administration publique, dotés de la culture du résultat et de la performance dont notre pays à besoin aujourd’hui.
Certains d’entre nous ont approuvé le putsch d’autres l’ont condamné ou furent neutres. Certains d’entre nous sont chrétiens d’autres musulmans. Certains sont de droite et d’autres de gauche. Mais toutes ces particularités ne sont rien au regard de la nécessité d’une union de la nouvelle classe politique afin que la démocratie ne soit pas juste un changement de personne, mais un changement de méthode lorsque les précédentes ont montré leurs limites.
Face à leur force supposée, nous savons que Dieu seul est détenteur de pouvoirs absolus. Et dans notre République c’est le peuple dans son ensemble qui en est le mandataire.
Après 53 ans d’Indépendance, 7 rebellions et 3 coups d’États, et des déchirures sociales importantes, le peuple doit reprendre son droit, donner sa chance à de nouvelles intelligences et une nouvelle cohérence à même de reconstruire, repenser et réorganiser la nation malienne.
Malgré nos particularités, nous avons décidé de nous donner la main afin d’offrir une alternative au peuple. Nous ne pouvons plus rester prisonniers de personnes qui ont eu toutes les opportunités du monde à montrer leurs aptitudes. Nous vivons aujourd’hui l’échec de leurs méthodes. Chaque Malien en paye le prix.
Nous avons grandi à leur ombre, avons appris de leurs erreurs, bénéficié de leur savoir et y avons ajouté les nôtres. Mais que serait la force d’un pays, si les nouvelles générations ne pouvaient dépasser les précédentes?
Cela s’appelle le progrès, c’est la marche de l’histoire, il faut avancer.
Les indispensables doivent avoir l’élégance de laisser d’autres apporter leur contribution. Le Mali est une course de relais non pas un patrimoine personnel. Sans cette élégance, le peuple doit trancher!
Nous invitons tous ceux qui soutiennent le changement à venir nous rejoindre
Cheick Boucader Traoré,
Madani Amadou Tall,
Moussa Mara,
Yeah Samaké,
Ousmane Ben FanaTraoré 22septembre 2013-03-22 00:12:18