Des médecins de la diaspora au chevet de patients à Bangui

Grâce à un programme mis en place par la BAD et le PNUD, onze médecins centrafricains sont venus soigner des malades à Bangui et partager leur expérience.

Nous sommes au Centre national hospitalier universitaire de Bangui. Devant le portail, un grand nombre de patients attendent pour pouvoir entrer.

Les médecins généralistes effectuent le tri des malades et les orientent vers les spécialistes, sous la supervision du docteur Irex, venu de Côte d’Ivoire.

Hubert Mbongo a ainsi pu consulter un ophtalmologue. Il explique : « Je suis là depuis ce matin, c’est maintenant qu’on me reçoit et là, ils viennent de m’orienter au service d’ophtalmologie. J’ai des démangeaisons tous les jours dans les deux yeux. Heureusement que je n’ai pas de baisse de vision, elle est encore nette.

Echanges constructifs

Au service de diabétologie et de dermatologie, les médecins locaux et ceux de la diaspora discutent du cas de Sidonie, 52 ans. Elle souffre de diabète, avec une complication.

« Je suis diabétique, depuis 2011 », raconte-t-elle. « Nous sommes tenus de payer nos médicaments, mais en venant ici, ils nous ont bien accueilli et donné des remèdes, cela nous fait du bien. »

Venu de Guyane, le docteur Keza est urgentiste et exerce en libéral en diabétologie. Il fait le point sur la prise en charge de Sidonie :

« Là, on a une patiente qui a un problème de diabète. Elle présente une affection qui ressemble à une infection de la peau. Ce sont des complications qu’on voit souvent chez les patients diabétiques parce que les petits vaisseaux sont bouchés par les dépôts de sucre. »

« En échangeant avec les collègues, j’ai dit qu’en métropole on met de l’amoxicilline. Mais avec sa connaissance du terrain, la collègue m’a dit que l’amoxicilline ne marche pas et la patiente nous a confirmé qu’elle a déjà utilisé plus de quatre plaquettes d’amoxicilline. »

« C’est un échange dans les deux sens. Moi, j’apprends la réalité du terrain, même si j’apporte ce qui est la recommandation universelle, mais on échange pour trouver les bons moyens de sauver notre patiente. Donc là on va lui donner le traitement et donner des conseils par rapport au diabète. »

Limiter la fuite des cerveaux

Cette expérience, soutenue par la Banque africaine de développement et le Programme des Nations unies pour le développement, vise à limiter la fuite des cerveaux, mais aussi, à long terme, à inciter à la création des cabinets médicaux en Centrafrique.

Face au manque de moyens, le docteur Aimé Service, venu des Etats-Unis, plaide pour un investissement plus important et une volonté politique accrue en matière de santé.

Diasporaction.fr