Au Mali, les habitants de Ménaka fuient la ville après le massacre de centaines de civils par l’Etat Islamique. Les femmes sont particulièrement visées.
De nombreux habitants de Ménaka, au nord-est du Mali, que la DW a joint au téléphone, partagent les mêmes angoisses que Fatoumata Maiga, la présidente de l’Association des femmes pour les initiatives de paix de Ménaka.
Celle-ci rappelle ainsi les atrocités dont ont été victimes plusieurs femmes de Menaka le 8 mars dernier, la Journée internationale des femmes.
« Il y a énormément de violations des droits de l’Homme et des droits à la vie ces temps-ci à Ménaka. Notre organisation, nous n’avons pas fêté le 8 mars. Pourquoi? C’est le 8 mars que des femmes ont été violées et jetées vivantes dans les puits. Ça, c’est inexplicable. Ce n’est pas bon pour tout le Mali. Ce n’est pas bon du tout. »
Les djihadistes ont profité du retrait en cours des forces françaises de l’opération Barkhane et Takuba pour intensifier les offensives.
La Minusma, elle, ne peut intervenir car elle n’a pas pour mandat de lutter directement contre les terroristes, a confié à la DW une source proche de la force de l’Onu au Mali.
La dégradation du climat sécuritaire à Ménaka peut être comparée à celle de 2012 et 2013. Plusieurs villes du nord du pays avaient été attaquées puis contrôlées par les rebelles touaregs et des djihadistes.
« En 2012, la différence fondamentale, c’est que le groupe occupait dans la durée ces localités-là. Pour rappel, pendant presque huit mois, les groupes occupaient la quasi-totalité des trois régions du nord : Gao, Kidal et Tombouctou. Cette-fois-ci, il ne s’agit pas d’occuper dans la durée ces localités-là. Mais exercer une emprise sur ces localités qui n’ont pas partout une présence continue des forces de défense et de sécurité. »
En visite à Ménaka le 31 mai dernier, le patron de la mission de l’Onu au Mali (Minusma), El Ghassim Wane, a jugé la situation « extrêmement dramatique ».
Eric Topona
Source: dw.com