Au moins sept personnes, dont deux ambassadeurs étrangers, ont perdu la vie, ce vendredi, dans le crash d’un hélicoptère militaire dans le nord-est du Pakistan, a annoncé l’armée pakistanaise. Les talibans affirment avoir abattu l’appareil ; ils disent avoir visé le Premier ministre pakistanais.
L’hélicoptère qui s’est écrasé près de Gilgit, dans le Nord himalayen du Pakistan, faisait partie d’un convoi de trois appareils qui effectuaient un voyage diplomatique, à connotation touristique. Selon notre correspondant à Kaboul, Joël Bronner, des représentants de 37 pays figuraient parmi les participants.
Outre des membres de l’armée, ce sont principalement des ambassadeurs, en couple, qui étaient présents à bord de ces hélicoptères. Ils se rendaient précisément à destination de la vallée de Naltar, une région qui regorge de sommets entre 7 000 et 8 000 mètres. Selon l’armée pakistanaise, les ambassadeurs de Norvège et des Philippines au Pakistan, les épouses de ceux d’Indonésie et de Malaisie, ainsi que les pilotes de l’appareil et un membre de l’équipage ont perdu la vie dans le crash.
Revendication des talibans pakistanais
Les talibans ont affirmé avoir abattu cet appareil, mais cette revendication est à prendre avec précautions, car les rebelles islamistes n’avaient jusque-là aucune présence connue dans cette région. Difficile encore de faire le tri dans ces informations contradictoires. Pour l’instant, l’armée pakistanaise écarte la possibilité d’une attaque terroriste revendiquée par le groupe Tehreek-e-Taliban.
Dans une interview accordée au journal Dawn, le général Asim Bajwa parle d’un problème technique à l’atterrissage sans donner plus de détails et exclut la piste « terroriste et toute activité subversive ». Les talibans affirment dans un communiqué qu’ils visaient le Premier ministre, lui aussi en route pour Gilgit-Baltistan, bourgade reculée de la région himalayenne où il devait inaugurer un télésiège dans une station de ski. Or, Nawaz Sharif voyageait dans un appareil tout à fait distinct des trois hélicoptères.
L’école a pris feu
L’ambassadrice de France dans le pays, Martine Dorance, faisait partie de cette délégation venue visiter des projets financés par la communauté internationale dans le nord-est du pays, mais ne se trouvait pas dans l’hélicoptère qui s’est abîmé, selon des sources proches du dossier.
Selon des témoins, l’école sur laquelle l’hélicoptère s’est écrasé a pris feu après le crash, rapporte l’Agence France-Presse. Dans un premier temps, la présence des enfants dans cette école au moment de l’accident avait été signalée et faisait craindre un bilan plus lourd. Mais ce vendredi ayant été déclaré férié dans le secteur, les enfants n’étaient en réalité pas à l’école.
Cet incident rappelle toutefois un précédent qui avait frappé un dirigeant pakistanais, en 1988, lorsqu’un mystérieux accident d’avion avait coûté la vie à Zia Ul-Aq, le président de l’époque et à l’ambassadeur américain qui voyageait à ses côtés.
source: RFI 08/05/2015