La classe politique malienne est aujourd’hui à hue et à dia sur l’organisation ou non des assisses nationales dites de la refondation que le Gouvernement Choguel Kokalla Maiga s’apprête à organiser pendant ce mois de septembre.
Ce forum national qui est l’une des revendications du Mouvement du 5 juin Rassemblement des forces patriotiques, M5 RFP dont le combat a permis de chasser du pouvoir le Président IBK, est un vœu pieu, voir une question d’honneur pour les acteurs du 18 Aout 2020.
A observer de près l’on arrivera à la conclusion que la tenue des assisses est une nécessité pour remettre sur les rails la démocratie malienne qui a été jusque-là malmenée.
Elles permettront non seulement de revoir de fond en comble tous ceux qui constituent aujourd’hui comme obstacle à la bonne marche de la démocratie, mais aussi et surtout de faire des propositions allant dans le sens de la consolidation des acquis institutionnels et constitutionnels.
Voici quatre raisons qui plaident en faveur de la tenue des assises.
Première raison
Après trente de pratique démocratique, comportant des hauts et de bas, après une tentative avortée en 2012 d’une conférence nationale, il serait tout à fait indiqué aujourd’hui, de créer un cadre permettant aux maliens du nord au sud d’est en ouest et ceux de la diaspora d’échanger sur leur avenir, leur devenir et sur celui de leur pays.
Ils seront à même de proposer des solutions de sortie de crise et surtout d’émettre leur avis sur la gouvernance actuelle
Deuxième raison
Le Mali Koura dont une frange importante du peuple aspire ne saurait s’accommoder des anciennes pratiques qui ont pignon sur rue actuellement. Alors une nouvelle vision avec des nouvelles perspectives s’imposent.
L’on doit tout remettre à plat pour se donner une nouvelle santé politique et socio-économique voire sécuritaire.
Donc pour aboutir à ce Mali de rupture il faudrait nécessairement tenir des assises qui seront de cadre de propositions pouvant permettre de poser les bases du nouveau Mali.
Troisième raison
Un besoin crucial des réformes constitutionnelles, ou institutionnelles voire politique pour qu’il y ait plus de coup d’Etat au Mali. Cela ne sera possible que quand le peuple participe en amont au débat dont la finalité sera une large légitimité aux institutions qui en seront issues. La transition étant une période où tous les maliens doivent se retrouver, alors il n y a pas de raison qu’ils se rencontrent pas pour poser les jalons des réformes idoines permettant au Mali de sortir des cycles infernaux des coups d’Etat et de déstabilisation institutionnelle
Quatrième raison
Des assises de réconciliation des corps et des esprits d’une part et entre l’armée et son peuple sont plus qu’indispensables. Les maliens sont très divisés, il incombe à la transition de réunir toutes les forces vives de la nation y compris les anciens dignitaires du régime déchu pour un pardon national afin de répartir sur des nouvelles bases, celles de l’union et de la cohésion. C’est après ces assisses que l’on s’attaquera aux élections en mettant bien sûr en place un organe unique et en se donnant le temps de bien mettre en œuvre les recommandations des dites assises pour le bonheur du peuple malien.
Youssouf Sissoko