La Russie célèbre ce samedi 9 mai le 70e anniversaire de la victoire sur l’Allemagne nazie par un grand défilé militaire sur la place Rouge. Moscou a voulu organiser les plus importantes commémorations jamais vues depuis 1945. Une façon de souder la population dans un esprit patriotique, et de faire une démonstration de force.
Pas moins de 16 000 soldats russes prennent part au défilé sur la place Rouge, tandis que 194 véhicules blindés doivent traverser la ville et 143 avions et hélicoptères sillonner les airs. Il y a bien longtemps que l’on n’a pas assisté à Moscou à un défilé mobilisant autant de monde et de matériel.
La Russie s’enorgueillit de présenter les nouveautés de son industrie de défense : les missiles S400, le canon Koalitsia, le blindé Kourganets et surtout le char Armata T-14. Ce char qui a fait la Une de la presse russe est présenté comme le meilleur char du monde, supérieur en tout cas à ses concurrents américains. Le Kremlin veut faire ainsi une démonstration de la puissance militaire retrouvée.
La commémoration de la victoire sur le fascisme permet aussi de justifier de nouveaux combats officiellement menés contre une résurgence de la menace fasciste. L’événement contribue à souder la population autour du thème du patriotisme et de la grandeur du pays. Pour une majorité de Russes, la fête de la victoire est d’ailleurs considérée comme l’événement le plus important de l’année.
De nombreux absents
Soixante-huit chefs d’Etat et de gouvernement ont été invités. Officiellement, la diplomatie russe a annoncé que 26 chefs d’Etat et d’organisations internationales ont répondu à l’invitation de Moscou. Le Cubain Raul Castro est arrivé dès mardi, suivi du président indien Mukerjee et du chinois Xi Jinping. Ces trois hôtes de marque ont eu droit à des entretiens bilatéraux avec le président Poutine. Les chefs d’Etat du Vietnam, d’Egypte, de la République tchèque et d’Afrique du Sud, également présents, seront aussi reçus par le président russe.
Plusieurs chefs d’Etat d’Europe centrale sont à Moscou, mais le Tchèque et le Slovaque n’assistent pas au défilé, contrairement au Bosnien et au Macédonien. Quant à la Serbie, elle est non seulement représentée au plus haut niveau, mais des soldats serbes vont défiler avec leurs alliés traditionnels russes.
Les Etats de la CEI ont également répondu présents à l’exception notable de la Biélorussie. Alexandre Loukachenko, qui a pris ses distances avec Moscou depuis la crise ukrainienne a justifié son absence par des cérémonies, chez lui, à Minsk. Les autres pays de l’ex-URSS – Géorgie, Pays baltes et bien sûr Ukraine – ne seront pas représentés.
Le Premier ministre grec Alexis Tsipras est finalement absent. Si n’y a pas non plus de représentant français au défilé, le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius déposera une gerbe sur la tombe du Soldat inconnu, et la chancelière allemande Angela Merkel viendra à Moscou dimanche. D’ailleurs, au cours des cérémonies, le président russe Vladimir Poutine a remercié la France, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis pour leur contribution à la victoire contre les nazis.
source: RFI 09/05/2015