Démocratie : Les gouvernances en cause

La légitimité  est une donnée devenue évidente. Il faut surtout adhérer au corps social. C’est pourquoi, interviewé par la presse internationale, le président ATT avait indiqué : ‘’ je souhaite au Mali d’avoir un très bon président, pondéré, ouvert, disponible, travailleur, et surtout profondément enraciné dans nos valeurs de culture.’’ En fait, la gestion de l’Etat ne se limite pas au niveau central ou institutionnel. Il faut une dimension beaucoup plus sociale et c’est faute de l’avoir appliqué que des chefs d’Etat se retrouvent confrontés à leurs populations. Les principales accusations portent surtout sur l’accaparement du pouvoir par des clans, familles et amis et la mauvaise gouvernance.

Le mode de désignation des gouvernants, à lui seul, ne suffit donc plus pour s’arroger le principe de démocratie et diriger certains pays. C’est pourquoi les souhaits du président de la République ATT ont valeur de mise en garde. L’expérience du pouvoir lui a fait tirer la sonnette d’alarme sur  la nécessité de l’enracinement dans nos valeurs de culture qui explique le besoin de légitimité des leaders. Il faut effectivement que les citoyens se reconnaissent dans la manière dont leur cité est gérée. A ce titre, le clan, la famille et les amis ne peuvent constituer la majorité. Or, une minorité ne peut confisquer la démocratie.

Baba Dembélé

Le Républicain 23/02/2011