Selon le Mard, depuis l’avènement de la démocratie en Afrique, la jeunesse est un peu mise en marge du processus. C’est pourquoi, il s’agissait d’expliquer la façon dont le Mard voit la démocratie africaine, comment participer à l’édification de la démocratie en Afrique, c’est à dire, en faisant des propositions concrètes pour le devenir de l’Afrique.
Pour Dr Modibo Soumaré, la démocratie africaine, après plus d’une vingtaine d’année de balbutiements dans les pays comme le Mali, le Sénégal, le Niger, la Côte d’Ivoire, le Bénin, le Ghana, la République Démocratique du Congo (RDC), le Libéria, le Gabon, le Togo, et la spécificité des pays du Maghreb, de la Mauritanie, de la Libye et de l’Egypte se caractérise par «l’achacratie» (l’achat des consciences). Pour lui, la démocratie piégée dans laquelle on vit ne rend plus service au peuple de nos différents pays. Mais à certains acteurs politiques qui détournent l’argent du peuple à des fins personnelles et partisanes. Cette situation qui entraine une perte de repères chez les citoyens, particulièrement la jeunesse, amène à se tourner vers le banditisme, le terrorisme, le trafic de stupéfiants etc. Pour le cas de la jeunesse malienne, par exemple, le conférencier a souligné qu’il y a une très grande confusion entre enfance et jeunesse et plus grave encore, la même jeunesse est entraînée dans la corruption organisée et généralisée. De son point de vue, cette couche qui représente la frange la plus nombreuse ou la plus active et la plus en phase avec la nouvelle évolution du monde est superbement mise à la touche. La preuve est que, de 1992 à aujourd’hui, elle est représentée par le taux de 4% dans les instances démocratiques.
Comme propositions, le Mard pense que la jeunesse africaine doit se battre pour être représentée à tous les niveaux de la chaine de décision. Pour ce faire, il propose, entre autres, de moraliser la gestion de l’Etat, faire en sorte que les hommes politiques n’arrivent plus au pouvoir pour se servir de façon éhontée des richesses de l’Etat impunément, plafonner les dépenses des campagnes électorales, faire respecter par les classes politiques africaines un code de bonne conduite excluant « l’achacratie » et ses effets pervers, mettre les peuples africains au travail et partager les vertus du travail bien fait, valoriser la jeunesse en lui faisant confiance.
Hadama B. Fofana 25/01/2011