Hassan Dicko, alias Abou Leila, Ayouba Sangaré et Ali Sangaré figurent parmi le commando auteur des attaques contre les logements du personnel de la Minusma à Mangnabougou Fasso Kanu, Missabougou, de la Brigade de la Gendarmerie de Baguinéda (08/08/2015) et du Poste de Police de l’auto-gare de Sogoniko (13/08/2015) et sont aussi auteurs de la menace perpétrée contre des hommes de presse, la semaine écoulée.
Il s’agit de : – Hassan Dicko, alias Abou Leila, né vers 1980 à Kadiolo, domicilié à Bamako Sénou. Peulh, de parents d’origine burkinabé. Il est la deuxième personnalité du Front de Libération du Macina, principal adjoint d’Amadou Koufa, ancien de la Police islamique de Tombouctou, chef du commando de Bamako. Courant le dernier trimestre 2014, il aurait incité Souleymane Keita à fonder le groupe Ançar Eddine du Sud.
Ali Sangaré, né vers 1980 à Bamako Daoudabougou, conducteur de taxi, transporteur du groupe, il a activement participé à l’attaque contre le domicile du contingent burkinabé de la Minusma à Mangnanbougou Faso Kanu. Il a eu à transporter des armes du groupe de Samalé à Sokorodji, chez Ayouba Sangaré. C’est justement lui le fameux taximan qui a déposé l’auteur de l’attentat de la gare routière.
– Ayouba Sangaré, né vers 1982 à Sikasso, d’origine ivoirienne, maçon de profession, il est chargé de la logistique et d’achat des armes au compte du groupe sur instruction d’Hassan DICKO. La perquisition à son domicile a permis de saisir un important lot d’armes de guerre, de grenades et des cartouches.
Avec les services de renseignement
Place à la chasse de Souleymane Keita, Emir de la Kaitibat Halid Ibn Walid
Souleymane Keita, Emir de la Kaitibat Halid Ibn Walid, né le 21 Mai 1968 et originaire de Kangaba, est en fuite vers la Guinée après l’attaque de leur position dans la forêt de Sama. Il est le leader de la katibat Halid Ibn Walid, la filiale sudiste d’Ancardine de Iyad Ag Rhaly. On dit aussi qu’il est né au Sénégal, précisément à Kaolack où il passa une bonne partie de son enfance. Son père commerçant de kola s’était installé dans le bassin arachidier sénégalais pour mieux conduire ses activités entre le Sénégal et le Mali. On se rappelle d’ailleurs que ce père figure bien parmi les premiers adeptes de la Sunna au Mali dans les années 80 et fût un des combattants actifs au cours du conflit qui a existé entre les confréries sunnites et tidjanites au Mali en cette période.
Après avoir fréquenté l’école coranique et la medersa au Sénégal, Souleymane Keïta vint s’installer au Mali en vue de se faire établir une pièce d’identité nationale et un passeport. Muni de ces documents de voyage, il se rendit en Egypte afin de poursuivre ses études. Il profita de son séjour égyptien pour s’exercer au maniement des armes et des explosifs et effectuera plusieurs voyages en Arabie Saoudite. Il revint ensuite au bercail et s’installe à Kaolack où il se marie avant de s’exiler en Gambie où il exerça la profession d’enseignant dans les Medersas.
Très instable, Souleymane Keita s’est installé avec sa famille au gré de ses intérêts et de ses projets à Bamako et Koutiala, notamment après l’ouverture du site de Mensongo, en 2006.
Il prêchait d’ailleurs pendant ses séjours bamakois dans la première mosquée Sunnite de la capitale malienne. Il fit ainsi la connaissance de Iyad Ag Rhaly et lia une amitié avec ce dernier. Il servit aussi comme sergent recruteur des jeunes talibé au profit des djihadistes qui avaient occupé le septentrion malien. Parmi les Abélards arrêtés de Solo Keïta figurent Hamadi Niagando alias Jogormé, logisticien du groupe, ancien membre de la police économique, homme de confiance et mari de la fille de Souleymane Keita. Il fait office de stratège militaire et a participé aux attaques de Konna aux côtés de Talha El Libye, émir de la Katibat Al Fourkane.
Les forces spéciales de sécurité multiplient les actions pour démanteler la cellule sudiste d’Ancardine. Cette volonté a d’abord débuté par l’anéantissement d’un groupe dans la forêt du Mandé à Samanko, puis l’interpellation d’un émissaire de Iyad, Souleymane Maïga sur la route de Sevaré et ensuite les dernières arrestations intervenues, le 19 août, grâce à la collaboration des services de sécurité ivoirienne. Toutefois, le service de contre terrorisme vient donc de déployer toutes ses ressources humaines pour mettre les grappins sur le guide spirituel de ce mouvement djihadiste. Cette détermination risquera d’être vaine sans la parfaite collaboration des populations.
Source: L’Indicateur Du Renouveau 08/09/2015