Au Mali à chaque jour suffit sa peine. Alors que le mois de mars vient à peine de pointer son nez que les coupures intempestives de courant commencent, ralentissant considérablement toutes les activités liées à l’électricité. Ces coups de chaleur mettent en danger la vie de nos vieux malades qui risquent de succomber. Malgré la nomination de M. Guindo, le 18 Janvier 2016, malgré d’énormes efforts consentis par l’Etat, l’EDM, l’énergie du mal n’arrive toujours pas à satisfaire la clientèle 56 ans après sa création. A qui alors la faute ? Pourquoi dans un pays si ensoleillé aux rayons de soleil d’aplomb on n’arrive toujours pas à développer, par une politique nationale adéquate les énergies propres, renouvelables comme le solaire et l’éolien ?
Le Mali indépendant a 56 ans, mais il n’arrive toujours pas à résoudre la sempiternelle équation énergétique, dont dépend son développement. Tous les régimes, de Moussa Traoré à IBK en passant par AOK et ATT ont connu ce problème sans avoir pu y apporter une solution définitive. Chaque année, ce sont pourtant des milliards de nos francs qui sont dépensés pour éviter ces délestages fâcheux mais sans succès. La question que l’on se pose est celle de savoir à qui la faute ? Aux autorités sans nul doute, car l’EDM fait partie de ces multiples structures publiques que l’ancien premier ministre Oumar Tatam Ly avait voulu extraire des griffes des hommes politiques pour qu’elles deviennent performantes.
Il avait pris en son temps des mesures inédites qui avaient permis pour la première fois le lancement des appels à candidature pour pourvoir aux postes de directeurs généraux. Cette initiative est de nos jours biaisée, galvaudée et bipée par les choix politiques. Les structures étatiques sont devenues plus des bureaux de placement pour militants, que des compétences tuant ainsi la technicité et le mérite. Aujourd’hui, l’EDM a besoin de technocrates non estampillés politiques pour qu’elle soit une structure au diapason de la modernisation au service des attentes de sa clientèle. Pourquoi ne pas envisager de casser le monopole d’EDM en octroyant des licences régionales d’exploitation à des sociétés plus compétentes.
L’autre alternative serait dans un pays si ensoleillé de vulgariser l’énergie solaire par la création d’une société d’Etat spécialisée dans la production, le transport et la distribution de l’électricité propre. Le même schéma est aussi envisageable pour l’éolienne, pour laquelle on n’a aucune initiative nationale. Avec un taux d’électrification qui frise le ridicule, le Mali peine à satisfaire sa maigre clientèle, alors que tout au tour de nous en Côte d’ivoire et au Sénégal, on ambitionne d’électrifier tous les gros villages d’un certain nombre d’habitants.
L’électricité est un luxe à Bamako, de l’or dans les capitales régionales et du diamant à Sangha, en plein cœur du tourisme malien. A quand alors la fin de cette sempiternelle situation de délestage ? Et à quand la modernisation de l’EDM ?
Il nous faut, pour l’Honneur et le Bonheur des Maliens promis par IBK, un véritable plan Marshal pour l’EDM.
Youssouf Sissoko
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