Le Mali est depuis novembre 1960 représenté au sein de l’Unesco par l’ambassadeur du Mali en France. IBK a décidé d’y mettre fin en nommant un ambassadeur délégué permanent auprès de l’Unesco avec tous les avantages y afférant. Qui dit ambassade, dit aussi du personnel. Ce que le patriote-président Modibo Keïta n’a jamais voulu faire, IBK l’a fait. Ce à quoi l’historien-président Alpha a dit non, IBK l’a concrétisé. Le budget du pays pourra en pâtir, IBK n’en a cure. Lui et les siens profiteront du Mali. Les aigris et les ‘hassidis’ peuvent aller se faire voir ailleurs.
En vérité, IBK voulait nommer Oumar Keïta, ambassadeur du Mali en France. Mais, il a compris qu’il ne le pouvait pas pour l’instant se le permettre, vu son expérience. Comme il fallait trouver une fonction digne du rang à Oumar Keïta, la solution fut trouvée : Oumar Keïta est élevé au rang de premier ambassadeur, délégué permanent auprès de l’Unesco. Quand des considérations égoïstes dirigent des politiques publiques au plus haut sommet de l’État, il y a de quoi avoir peur, cher IBK.
Pour rappel, Amadou Hampaté Ba a représenté le Mali à l’Unesco. Même si après, son talent a fait de lui un expert auprès de cet organisme. Le vieux Peulh a bel et bien représenté le Mali à l’Unesco sur décision du chef de l’État, président du gouvernement de la République du Mali d’alors, le très digne Modibo Keïta. Nul ne pourra nous faire admettre le contraire. On peut à souhait pervertir les fonctions et autres appellations, mais la réalité est têtue.
Amadou Hampaté Ba ne fut jamais élevé au rang d’ambassadeur délégué permanent. Or, M. Ba, à lui seul, vaut mieux pour l’image du Mali que tous nos ambassadeurs réunis. Anciens et ambassadeurs plénipotentiaires en exercice. Et, sans aucune exception. De grâce, dites-moi, qui d’autres parmi nous, hormis le vieux sage, a ses œuvres qui sont étudiées dans toutes les meilleures Universités du monde, de Harvard en passant par la Sorbonne.
Amadou Hampaté Ba n’a jamais cherché les honneurs, car l’honneur personnifié, c’est lui. Il n’a pas simplement vécu, il existe. Aujourd’hui encore, il est mieux connu, reconnu au sein de l’Unesco à Paris qu’Oumar Keïta, ambassadeur délégué permanent en exercice. L’emploi du présent de l’infinitif a un sens. Merci pour l’éternité, merci pour le Mali, merci pour l’humanité, dormez en paix fierté nationale, Amadou Hampaté Ba !
Oumar Kéïta, un novice à l’Unesco
Disons-nous la vérité. La nomination d’Oumar Kéïta en qualité d’ambassadeur délégué permanent auprès de l’Unesco est une insulte et un mépris à l’endroit du peuple malien, cela à deux titres. Tout d’abord, une insulte à l’endroit des 77% des Maliens qui ont voté pour IBK et qui aspiraient, avec son arrivée au pouvoir, à une nouvelle espérance faite d’équité et de justice. «L’homme qu’il faut, à la place qu’il faut». Le Mali peut se briser, IBK, le bourgeois, s’en tape. Toutes les attitudes et actions d’IBK témoignent à suffisance qu’il est homme de luxe, tiré vers le vil. Insouciant du Mali. Gérant son amour propre.
Une insulte à l’endroit de tous les cadres de l’éducation et de la culture. Ces patriotes qui ont accepté au prix de mille et un sacrifices de servir le Mali dans l’honneur et la dignité. Certains, après des thèses de qualité, hautement académiques. Ces cadres fonctionnaires sont à Bamako et qu’aucun d’eux n’a été désigné ambassadeur délégué permanent. Souvent, nous nous posons la question de savoir que vaut l’Untm. Pourquoi le Pr. Maouloud Ben Barka, secrétaire général adjoint de l’Untm que nous avions connu très intègre, il y a trois décennies, cautionne-t-il ces défiances, ces déviances, ces dérives ? Car, se taire, c’est aussi cautionner.
Cher prof, aviez-vous été enseignant au Mali pour voir les postes qui vous reviennent de droit vous être volés par IBK pour les siens ? Car le fautif, c’est lui IBK. IBK, vous êtes en train de tuer l’âme du Mali. Vous décevez la confiance placée en vous. On nous raconte sans cesse que les nominations d’ambassadeurs relèvent du pouvoir discrétionnaire du président de la République. Mais quelle idiotie ? Presque toutes les nominations au monde relèvent d’un pouvoir discrétionnaire et non d’un pouvoir lié. Pouvoir discrétionnaire ne veut pas dire pouvoir absolu. Mais, à côté du droit, il y a la morale et l’éthique. Gérer un pays n’est pas gérer son héritage. On ne fait pas n’importe quoi avec le pouvoir au prétexte d’être élu. Oui, Hitler aussi avait été élu.
Le personnel de la délégation permanente
Quand deux Maliens jeunes, surdiplômés de France, nous ont indiqué que l’ambassadeur délégué permanent, Oumar Keïta, a formé son équipe, nous l’avons appelé pour discuter avec lui de comment celle-ci fut formée. Il nous confirma que du personnel travaille avec lui, mais qu’il s’agit essentiellement des secrétaires et du chauffeur et que le reste du personnel ou de l’équipe est constitué de consultants. Personnel ou équipe, il essaie de jouer avec les mots. Se dribbler lui-même, certainement. Nous lui avions posé de savoir pourquoi pour des emplois publics au sein d’une mission diplomatique en France, un avis à candidature n’a pas été lancé. Pourquoi, pour les missions de consultations, un avis à concurrence n’a pas été émis ? Sa réponse fut de nous inviter à son pot officiel d’ouverture de la délégation. Les sommes consacrées à ce festin auraient pu servir à ouvrir au moins une salle de classe au Mali. Mais enfin, Hélas !
Le Mali de la médiocrité en marche : une manœuvre bien huilée
En France, pour éviter de recruter directement un individu que l’on veut faire travailler, il suffit de monter une auto-entreprise. Ce qui se fait en un clin d’œil sur internet. Par la suite, on signe une mission avec cette auto-entreprise. Et, le tour est joué. Sans recruter directement la personne, on la fait travailler à travers cette forme simplifiée d’entreprise. Le contrat est signé avec une entreprise, mais le résultat est le même. N’importe qui peut se déclarer consultant, le titre n’est pas protégé, et signer un contrat avec une entité. Au bout d’un certain temps, on magnifie la collaboration et on procède au recrutement direct. Entre-temps, les aigris et autres hassidis se seraient tus. Non pour le Mali, nous ne nous tairons jamais. En vérité, l’ambassadeur Keïta est mal nommé. Qu’a-t-il fait pour l’éducation, la science et la culture, avant sa nomination ? Quelle expérience probante pour le Mali par rapport aux profs de nos facultés et autres grandes écoles ? Rien, mais absolument rien.
Nos consultants
Dans quelles conditions Mme Clémence Hamel, Julien Aubier, Mme Hawa Dèmè Sarr travaillent pour la représentation malienne à l’Unesco comme consultants, édifiez-nous le très propre Oumar Keïta ? Car aucun avis de recrutement n’a été émis, encore moins un avis de mise en concurrence pour les postes d’experts-consultants. Combien nous coûtent nos brillants consultants ? L’ambassadeur délégué permanent auprès de l’Unesco, Oumar Keïta, n’a t-il fait qu’exécuter les volontés d’IBK, comme l’a fait l’ambassadeur Cheick Mouctary Diarra dans le recrutement de Mata Bagayoko à l’ambassade ? L’avenir nous le dira. Nos relais aussi.
Le Mali est en danger. Prenons garde. Le drame du Mali est qu’au moment où nous assistons à des gaspillages de deniers publics à Paris, dans certains endroits du Mali, chaque jour, des femmes meurent en voulant donner la vie faute de maternité. Chaque année, le choléra tue dans certaines localités, faute d’eau potable (cercle de Ténenkou). Au moins, un enfant sur deux ne va pas à l’école. Dans certaines localités, il existe des doubles vacations et des doubles divisions dans des écoles. Ce que coûte la création de cette mission et des contrats y découlant, équivaut au moins aux salaires de plusieurs sections de soldats pour un Mali en crise.
IBK, ne reculera devant rien pour le confort des siens. Pour mémoire, l’Unesco ne paie personne. Tout ce personnel ou cette équipe cooptée émarge au budget de l’État malien. Le Mali n’a nullement besoin d’une délégation permanente à l’Unesco.
IBK a mis incandescence au-dessus de la République
La responsabilité est le propre de la liberté, pour paraphraser un juriste reconnu. Nous assumons, dans leur plénitude nos mots et écrits, devant la justice de Dieu et devant celle des hommes. Rien, mais absolument rien, ne nous fera taire. Eh bien, au contraire !
Boubacar SOW
boubacarsow@hotmail.fr
Source: Le Reporter 10/06/2015