« Qu’on nous dise clairement de laisser la place aux multinationales comme Shell, Total et Oryx ». Telle est la sentence d’Ousmane Dao, président des revendeurs de carburant. Il ne digère pas cette décision du maire de la Commune V.
Face à la presse le samedi dernier à l’ex-siège du CNPM en Zone industrielle, le président des revendeurs de carburant, Ousmane Dao, a expliqué aux hommes de médias une mesure prise par les autorités municipales dont la mise en exécution va occasionner des pertes d’emplois et de matériels.
Une décision signée le 16 août 2016 par le maire de la Commune V, Boubacar Bah dit Bill, instruit les stations de déguerpir avant le 30 août. Cette mesure des autorités municipales est perçue par les revendeurs comme une manigance pour les faire disparaître au profit des multinationales.
Très remontés, les revendeurs ne veulent rien entendre ni comprendre. Ils désirent rencontrer le chef de l’Etat, car, affirment-ils, seul IBK peut leur prouver le bien-fondé de cette opération.
Selon Ousmane Dao, dès ce lundi 29 août, une demande d’audience sera déposée à Koulouba afin de rencontrer le président de la République. A l’en croire, « rien ne justifie la destruction des stations d’essence, si ce n’est la volonté d’accroitre le chômage et d’autres problèmes ».
Comme pour prouver leur engagement à respecter la légalité, il a souligné le respect des normes par les promoteurs de station de la même manière que les multinationales. La colère des revendeurs semble se justifier dans la mesure où la casse va concerner plus de 85 stations d’essence et créera plus de 600 chômeurs dans un pays où les autorités sont censées offrir 200 000 emplois d’ici 2018.
Les jours prochains s’annoncent durs entre les autorités et les revendeurs. Ils ont refusé de dévoiler leur plan B en cas d’échec de leur probable rencontre avec le président. Cependant, une réunion des revendeurs est programmée ce samedi pour dégager un plan commun.
Zoumana Coulibaly