Decrutement des professeurs d’universités : Détresse d’un malien de France titulaire de doctorat


Mais Clément Mahamadou Dembélé, un expatrié malien vivant en France ne partage pas cette opinion.  Détenteur d’un doctorat et d’un master 2 (DEA) en management et gestion des ressources humaines, il a décidé de venir se mettre à la disposition de son pays. Sa vocation : enseignement. Son expérience professionnelle : quatre ans comme assistant à l’Université de Metz en France.     

Premier acte, il prend son avion et arrive au Mali. Deuxième acte, il participe au concours de recrutement des assistants de l’enseignement supérieur du Mali, après un premier report auquel il n’était pas préparé, car étant venu avec une permission limitée. Troisième acte : la publication des résultats. Clément Mahamadou Dembélé est recalé. C’est en ce moment qu’il a passé en revue tout le sacrifice qu’il a consenti pour se retrouver à cette place. Son but était de servir son pays.     

Le billet d’avion pour un concours dont la date a été reportée, exigeant délai supplémentaire et un autre billet. Des dépenses de 1 700 euros soit plus d’un millions de nos francs. Peine perdue, il voit derrière cet échec une manipulation digne d’une autre époque : la magouille. Selon les Echos n° 3721 du 9 août 2011, « encore la corruption et la magouille ont triomphé. Ces mots feront rage dans ce pays tant qu’il existe des gens qui ne pensent qu’à eux et leurs protégés au détriment de l’intérêt national ».  

D’après notre confrère, Clément Mahamadou Dembélé réagissait ainsi à l’appel lancé par les autorités de l’Education aux diplômés de doctorat à venir s’impliquer pour le relèvement de l’école malienne. Mais la réalité est là : l’échec du seul docteur parmi les candidats. Les autres ont-ils eu plus de chance ?     

B. Daou

Le Républicain 16/08/2011