Découpage Territorial au Mali La Coalition contre la partition du Mali exige le retrait du « projet unilatéral et dangereux pour les régions »

La Coalition contre la partition du Mali (IGDAH – MALI TÈ TILA) rejette catégoriquement le projet de découpage administratif en cours au Mali. Elle l’a fait savoir, le lundi 5 novembre 2018 à la maison de la presse, lors du lancement officiel de ses activités.

La Coalition contre la partition du Mali (IGDAH – MALI TÈ TILA) composée d’associations de la société civile, des Maliens de la diaspora, des personnalités indépendantes et leaders d’opinions rejette catégoriquement le nouveau projet de découpage territorial du Mali en cours d’élaboration. Selon les responsables de la Coalition, leur priorité principale est la défense du caractère unitaire de l’Etat du Mali, sa forme républicaine et de réinstaurer la cohésion sociale sur toute l’étendue du territoire national. Dans son intervention, le Président de la coalition, Abdel Kader Maiga, a fait savoir que depuis 2015, des associations comme Gao Lama Borey, des partis politiques, des personnalités  n’ont cessé de clamer haut et fort que l’accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger renferme les germes de la partition du Mali.  Il ajoutera que malgré toutes les campagnes d’explications fournies à travers des argumentaires logiques et cohérents, le gouvernement malien et la communauté internationale n’ont rien voulu comprendre, ni même daigner chercher à comprendre les désidératas d’une grande frange de la population malienne. « De sources concordantes, nous savons que des diplomates ont entretenu l’idée de la partition du Mali en ces termes : « nous allons vous débarrasser du Mali » ou « nous allons vous libérer de ce peuple ». Nous savons également que des artisans de la partition du Soudan sont présentement au Mali pour leur expertise en la matière », a-t-il souligné. Ainsi, il est revenu sur la signature de l’accord du 20 juin 2015, en disant qu’il a été signé de nouveau   en annexant des doléances de la rébellion encore méconnues du peuple malien, alors que douze (12) pages de réserves du Gouvernement malien avaient été vertement rejetées. En ce sens, le président de cette coalition s’est interrogé sur le pourquoi de deux poids deux mesures dans le règlement du conflit malien. A l’en croire pour couronner cette mise sous tutelle du Mali,le gouvernement a signé le 15 octobre 2018,  un pacte pour la paix au Mali avec les Nations Unies dans lequel Mali est le seul à s’engager. «Pour la énième fois l’accord est violé, pour la énième fois il n‘y a d’inclusivité et pour la énième fois le gouvernement malien se fait pendre pour des raisons que le peuple ignore. D’où une certaine croyance à la théorie du complot à travers une forte pression notoirement perceptible sur le gouvernement du Mali. Pression endogène car appliqué par les forces étrangères au Mali et la pression exogène qui serait commanditée des chancelleries  de certaines puissances », a-t-il précisé. Illustrant ses propos avec l’alinéa 7 de ce pacte pour la paix qui stipule qu’en  cas de divergence, dans la mise en œuvre de l’accord, les décisions et les arbitrages de la Médiation internationale auront un caractère exécutoire en vue d’accélérer la mise œuvre dudit Accord, conformément à l’article 52. En effet, il a invité l’opinion nationale et internationale de lire l’article 52 de l’accord d’Alger et d’éclairer leur lanterne sur le statut juridique de la médiation internationale. Selon lui,  qu’est ce qui garantit alors le caractère impartial, la neutralité et la confidentialité de la médiation? Selon Abdel Kader Maiga, les Maliens sont dans un piège grave et impitoyable pour la énième fois et dans lequel ont les engage pieds et poings liés. Pour lui,  des forfaits sont encore en passe de se produire sans discernement à travers la focalisation sur l’accord. D’où ces multiples questions, notamment si c’est prioritaire d’aller à une réorganisation administrative et territoriale, pendant que les régions créées depuis 2012 sont toujours non opérationnelles, et pour que pour quelle raison le projet a été annoncé en conseil de ministre alors que les termes de références ne sont même pas en étude. Par ailleurs, il a déclaré qu’un tel projet nécessite toujours une étude préalable et l’accord ne parle nullement de réorganisation administrative et territoriale par ethnie ou par leader de groupes armés. De ce fait, il dira que c’est comme à l’accoutumée, des décisions bâclées, prises en catimini pour mettre le peuple devant le fait accompli.« C’était le cas pour les autorités intérimaires, la mise en place des organes de l’accord et la révision constitutionnelle», a-t-il expliqué. Au regard de tout ce qui précède, la coalition demande solennellement de retirer le projet unilatéral et dangereux pour les Régions. Préoccupés par les menaces de partition du pays qui prennent de plus en plus corps, selon eux, il dira qu’ils ont décidé de la création de cette coalition dénommée Coalition contre la partition du Mali (IGDAH – MALI TÈ TILA) et qui agira à travers un composé d’un directoire, 8 commissions opérationnelles et 4 commissions techniques. Parlant des activités que la coalition compte mener pour l’atteinte de son objectif, le Président de la coalition, a indiqué qu’ils mettront en œuvre des actions telles que des publications, des communications, des conférences, points de presse,des interviews et débats radios et télés ; des rencontres et conférences de sensibilisation et de formation à l’intention des Citoyens maliens sur les contenus, enjeux et implications de l’Accord d’Alger; des courriers et contacts avec les autorités locales et nationales, les chancelleries, et les organismes de la communauté internationale; des meetings, marches, sit-in et toutes autres actions pertinentes propres à atteindre les objectifs visés par la Coalition, dans le cadre des lois maliennes.

Ousmane Baba Dramé