A l’issue du sommet du G5 Sahel, au cours de la conférence de presse donnée par les Présidents de la République France et du Mali, le 2 juillet 2017, le Président de la République Ibrahim Boubacar KEITA, répondant à une question à lui adressée, a perdu son sang-froid.
Contrairement aux usages diplomatiques et politiques qui voudraient que les questions relevant de la seule souveraineté du Mali soient traitées dans le cadre normal du déroulement du jeu politique interne, le Président IBK a transformé la conférence de presse en une tribune de règlement de compte avec l’opposition.
En outre, le Président de la République Ibrahim Boubacar KEITA estime que, ne pas tenir le référendum constitutionnel c’est trahir le peuple malien. De plus, dans une vision manichéenne, il s’épuise à diviser les Maliens en patriotes et apatrides.
En se prononçant publiquement avec une fermeté sans retenue, sur l’issue d’un recours exercé par l’opposition devant la Cour constitutionnelle, le Président de la République a violé le principe sacrosaint de la séparation des pouvoirs consacré par la constitution du 25 février 1992.Il est allé jusqu’à indiquer l’issue de l’élection référendaire à venir fermant du coup la voie au dialogue.
En effet, le Président de la République s’est livré à un exercice d’interprétation singulière de l’article 118 de la Constitution, interprétation empreinte de sa volonté sans équivoque d’induire son peuple en erreur sur le concept « d’atteinte à l’intégrité territoriale ».
Il a estimé de manière péremptoire, contrairement à l’esprit et à la lettre de l’article 118 de la constitution, que l’atteinte à l’intégrité territoriale, ne concernerait que le cas d’occupation du pays par des forces étrangères.
La Plateforme « Antè A Bana, touche pas à ma constitution !» :
• exprime son indignation devant le blocage du dialogue qu’entraine cette prise de position inappropriée ;
• s’insurge contre l’entêtement du Président de la République à vouloir imposer au pays des épreuves douloureuses que rien ne justifie.
• rappelle que le Président de la République a pris plusieurs engagements vis à vis des Maliens, qu’il n’a jamais honorés.
Aujourd’hui, pris de panique devant la pression des évènements, le Président de la République ne trouve d’autres moyens que de piétiner la constitution et toutes les règles de bienséance au détriment de la paix civile.
La Plateforme « Antè A Bana, touche pas à ma constitution !» rappelle au Président Ibrahim Boubacar KEITA et à tous, la nécessité absolue du Plus tôt, le vendredi 30 juin, une autre délégation de la Plateforme se rendant à Banamba, conduite par un autre porte-parole, s’est vu refusé la tenue d’une conférence sur la révision de la Constitution par les autorités locales. Le commandant de la brigade de gendarmerie de la localité a suivi la délégation dans chacune de ses visites de courtoisie aux autorités traditionnelles et coutumières, insultant chaque membre de la délégation et les menaçant d’arrestation. Le Sous-préfet a ensuite rédigé une correspondance expliquant l’interdiction de la conférence par le motif de l’état d’urgence alors qu’une conférence similaire a été organisée par les députés de la Majorité Présidentielle dans les mêmes conditions.
respect de la souveraineté du Mali.
Elle rappelle également au Président de la République que l’exercice de la fonction présidentielle comme toutes autres charges publiques, relève plus d’un sacerdoce que « d’avoir une quelconque place au soleil.»
La Plateforme «Antè A Bana, touche pas à ma constitution !» réaffirme sa détermination à faire échec à toute dérive autoritaire et exige le retrait pur et simple du projet de révision constitutionnelle jusqu’à ce que les conditions favorables à une telle opération soient réunies.
La Plateforme « Antè A Bana, touche pas à ma constitution !» reste convaincue que seul, le rétablissement de la confiance entre les autorités et les populations, les acteurs sociaux et politiques est la base d’une réconciliation véritable et féconde.
C’est pourquoi, elle rejette catégoriquement toute révision constitutionnelle unilatérale de la constitution du 25 février 1992 dans les conditions d’illégalité actuelles.
La Plateforme «Antè A Bana, touche pas à ma constitution !» reste engagée dans la recherche de la paix et la réconciliation nationale au Mali.
Fait à Bamako, le 4 juillet 2017
Pour la Plateforme « Antè A Bana, touche pas à ma constitution
La présidente Mme SyKadiatou Sow