Pour les Sofas de la République, la nomination de l’auteur du putsch du 22 mars au plus haut grade de l’armée par le président Dioncounda Traoré ressemble à une myopie politico-juridique, voire de la discrimination de la part du chef de l’Etat par intérim.
« En ignorant superbement les principes juridiques qui régissent le processus de nomination au sein de l’armée nationale, les autorités de la transition continuent d’encourager la culture de l’ignorance et de l’impunité », ont dénoncé les Sofas par la voix de son porte-parole, Mohamed Bathily.
Face à la presse le mardi, au Carrefour des jeunes, les Sofas n’ont pas fait dans la dentelle sur les critères de nomination du capitaine Amadou Haya Sanogo.
Pour eux une nomination à un grade supérieur doit être consécutif à un haut s’incrivant dans l’intérêt supérieur de la Nation et du Peuple.
C’est pourquoi, les Sofas se réjouissent de la nomination du chef d’opération de Gao, le colonel-major Didier Dacko, devenu général, suite à ses gestes lors des combats de la récupération du Nord occupé par les terroristes et le ministre de l’Administration territoriales et de l’Aménagement du territoire, le colonel Moussa Sinko Coulibaly (devenu général). Le porte-parole du mouvement, Mohamed Bathily, a estimé que l’initiative du président de la République de nommer Sanogo général de corps d’armée ne repose sur aucun principe juridique. Et qu’elle n’est plus ni moins qu’une violation de la Constitution du pays.
Sur des critères d’exclusions !
Selon les Sofas, il y a eu de la complaisance envers ceux-là qui ont porté un coup à notre démocratie. Pour Mamany Samassékou, la nomination devait concerner les hommes engagés dans le théâtre d’affrontement. Malheureusement, dit-il « l’exclusion des colonels El Hadj Ag Gamou, Kéba Sangaré et Néma Sagara témoigne de la volonté inavouée des autorités de la Transition d’encourager la complaisance ».
Le porte-parole, Mohamed Bathily est claire : la Constitution ne permet pas à Sanogo d’être général. Il a affirmé que les conditionnalités de nomination sont claires dans l’article 77 de la constitution. « Cet article dit que : nul ne peut être général sans avoir passé à l’école de l’Etat-major des armées. Et pour l’heure, Sanogo n’a fait aucune formation du genre », a-t-il déploré. Et de dire que l’avancement décidé par le président de la République est une violation des dispositions légales.
Cependant, il a invité le président de revenir sur sa décision comme cela relève de ses prérogatives, faute de quoi les Sofas se serviraient des supports juridiques auprès de la Cour suprême pour attaquer le décret.
En effet, alors qu’il fait déjà face aux critiques acerbes des organisations internationales de défenses des droits de l’homme (Human Rights Watch, Amnesty international) et l’Association appel du Mali, Sanogo se voit en face d’autres contestations relatives à son grade de général.
Nabila Ibrahim Sogoba
L’ indicateur Renouveau 2013-08-22 15:21:13