«Il faut venir pas conviction et non par contrainte pour réussir», dixit Yvon Pesqueux
La salle de conférence de l’Institut des Sciences Politiques et des Relations Internationales et Communications (ISPRIC) a servi de cadre le lundi 6 novembre 2017, à la conférence débats sur le thème: «l’Ambigüité de l’entreprenariat». Initié par l’Ispric, l’animateur de la conférence était pour la circonstance, Yvon Pesqueux, professeur titulaire de la chaire «développement des systèmes d’organisation», et avait comme modérateur Drissa Ballo, coordinateur du Procej. Vu l’intérêt du thème, la salle a refusé de monde, majoritairement des étudiants. S’agissant du sujet du jour, l’orateur a été on ne peut plus claire à l’endroit de ceux qui veulent se lancer dans l’entreprenariat. Pour réussir dans l’entreprenariat aujourd’hui, dit-il, il faut être en phase, s’adapter aux exigences du monde actuel comme l’écosystème des incubateurs, etc. Tout comme de venir pas conviction et non par contrainte pour réussir. Entreprendre, dit-il, c’est prendre des décisions, de passer à l’action. «C’est la première des choses, pour être entrepreneur. Il faut aller dans les secteurs de la chaîne des valeurs en créant des emplois», insiste le conférencier. Il faut savoir aussi, dit-il, qu’on ne peut pas rester seul dans son entreprise. En le faisant, vous allez vous faire bouffer. Soit vous vendez votre entreprise, soit vous laisser entrer le concurrent, coopérer pour poursuivre ne pas aller droit au mur. « Les maliens doivent s’habituer à cette culture», clame l’orateur.
L’entreprenariat par contrainte, dit-il, à 99% vous allez disparaître. Il faut faire l’entreprenariat par conviction. Il faut d’abord incuber les jeunes, les accompagner pendant l’exécution du projet jusqu’à ce qu’ils soient aguerris.
Le Modérateur a déploré le fait de mélanger le social et l’entreprenariat au Mali. «Le social tue l’entreprise chez nous. Car vous êtes chef d’entreprise, même si votre femme accouche, tous les travailleurs se sentent obligés d’être à votre baptême. Les relations professionnelles doivent être différentes sociales. Je peux être au même lieu de travail avec quelqu’un, cela ne veut pas dire qu’on a les mêmes relations sociales», dit Ballo Drissa.
Pour relever le défi des échecs des projets au Mali, le modérateur proposera de commencer par la création des écoles des professionnels. «Il faudrait que les jeunes soient formés dans des projets professionnels comme l’élevage, etc. Le problème du Mali est qu’on veut former seulement des cadres supérieurs. Tout le monde ne peut pas être décideur», dit-il.
H.B. Fofana