Après avoir remercié tout le monde et donné les raisons de sa participation à la conférence régionale du parti de bélier blanc à Koulikoro, le président du Parena s’est beaucoup appesanti sur l’accord d’Alger paraphé par le gouvernement du Mali et les éléments de la plateforme. Il a rendu hommage aux victimes de la crise du nord. « Le Parena souhaite un cimetière pour les martyrs qui laisseront leurs vies pour la nation, y compris Aguelhok s’il est revenu dans les girons de la République. Depuis janvier 2012 le Mali est en crise ce qui fait qu’à un moment donné, le Mnla avait fait de Gao sa capitale », a-t-il dit.
Concernant l’accord d’Alger, l’invité a fait savoir que les responsables de l’opposition sont en concertation et feront savoir leurs positions dans les jours à venir. « Ce n’est pas un examen facile, on ne peut pas parler à la hâte sur un sujet aussi important », a prévenu Dramé. Mais d’ores et déjà, il a souligné que dans cet accord d’Alger, le président de l’Assemblée régionale est élu au suffrage universel direct, ce qui veut dire que les régions auront beaucoup de pouvoir et gérerons leurs propre affaires. Pour lui, c’est inquiétant que la constitution du Mali n’a pas été suffisamment prise en compte par cet accord. « L’accord d’Alger devrait être le reflet de la constitution malienne. L’accord d’Alger prévoit aussi l’insertion des déserteurs au sein de l’armée», a-t-il regretté.
Aux dires de Tiébilé Dramé, le Mnla, le coup d’Etat du 22 mars 2012, la visite de l’ancien premier ministre, Moussa Mara à Kidal en mai 2014 ont été désastreuses pour l’armée malienne. « Cette visite a été dramatique et humiliante pour le Mali. Le nombre de victime n’est toujours pas connu. A travers cette visite, le Mali a perdu sa souveraineté dans la majeure partie du nord.
La visite de Mara à Kidal a cassé la reconstruction de l’armée. Les forces armées ont eu un coup dur à travers cette visite de Mara car la guerre qui a suivie cette visite n’était point préparée. Les réflexions doivent être menées pour la refondation de l’armée malienne. C’est un travail de longue haleine », a-t-il dit. Avant de préciser que l’Azawad n’est ni un empire ni un royaume mais une portion de la région de Tombouctou. A la question du journaliste de savoir si cet accord ne valait pas mieux que rien, Tiebilé Dramé a répondu « on peut dire que cet accord d’Alger vaut mieux que rien. Mais si les choses s’étaient déroulées normalement, le gouvernement malien pouvait trouver un modus vivendi mieux que cet accord d’Alger.
Certes cet accord vaut mieux que rien, ça vaut mieux que la guerre et ses conséquences. Mais j’insiste la dessus : si les choses s’étaient passé normalement, le Mali allait trouver mieux que cet accord ». Et de poursuivre que les groupes armés étaient d’accord sur l’indivisibilité du Mali depuis l’accord du 18 juin 2013 à Ouagadougou. « Les lignes rouges évoquées par le président IBK étaient déjà prises en compte par l’accord de Ouagadougou. Parler de ligne rouge à Alger, c’est tenter de défoncer une porte déjà ouverte.
Si le président IBK avait pris à bras le corps le problème du nord, on n’en serait pas à ce stade. Il y’a eu neuf mois de pilotage à vu, (…) pourtant l’accord de Ouagadougou avait donné 60 jours pour la reprise de la négociation. A l’époque, l’Armée malienne et l’Ortm étaient à Kidal. Si les négociations débutaient à temps, les choses allaient progresser. Les choses ne se sont pas déroulées comme il le fallait. Depuis juillet, on a conseillé le président de la République concernant le nord mais hélas, on n’a pas été entendu. La situation du nord concerne tout le monde », a martelé Tiébilé Dramé.
Pour lui, l’Accord de Ouagadougou a permis d’apaiser le Mali à un moment donné car il y’a eu les élections. Cet accord, dit-il, avait prévu le désarmement et le cantonnement des groupes armés. Concernant le retour d’ATT au bercail, Tiébilé Dramé n’y voit aucun problème. Par ailleurs, il a souligné que le capitaine Amadou Aya Sanogo est soupçonné d’avoir commis des crimes et le droit doit être dit. Il reconnait que beaucoup de gouvernants actuels partaient à Kati. Avant de lever tout équivoque qu’il n’y’a aucun problème entre les partis de l’opposition. A l’en croire, la gestion chaotique pendant 18 mois du pays n’est caché de personne. Il a mis l’accent sur le statut de l’opposition, le sommet Afrique-France, l’insécurité et bien d’autres choses. A la question de savoir s’il existe la démocratie au sein des partis politiques maliens, l’invité répond par l’affirmatif.
En plus des questionnaires de l’animateur du débat, Tiébilé Dramé a répondu à une quinzaine de questions des citoyens fans de l’émission via téléphone. C’est ainsi qu’il déclara que le Parena prépare une réunion sur le problème de l’école et du chômage des jeunes. Et de poursuivre que les acteurs chargés pour le cantonnement des groupes armés ont faillit à leurs missions. «L’opposition n’a pas d’information que la France était impliqué à la guerre de mai 2014 à Kidal. Le Mali est un vieux pays et béni. Le bateau du Mali peut tanguer mais ne chavirera jamais inchallah », a-t-il conclu.
Aguibou Sogodogo
Source: Le Républicain-Mali 2015-03-09 14:29:55