Tout au long du débat d’Alain Foka sur l’évolution de notre pays depuis l’indépendance, les jeunes se sont montrés plus à l’aise que lui, notamment le président du parti ADM. Oumar Mariko ne semble, en effet, pas encore prêt à se défaire de sa casquette de leader estudiantine. Il lui fut souvent reproché d’être un pyromane, ou tout simplement un alarmiste, et de trop critiquer sans proposer de solution.
Et bien, le Débat africain de dimanche dernier a permis aux auditeurs de RFI de s’en rendre compte. Alors que les jeunes leaders politiques étaient vraiment à l’aise, Oumar Mariko peinait à s’exprimer et à faire des propositions concrètes. Il se mettait à crier, obligeant souvent le responsable de l’émission à l’arrêter. Par exemple, lorsqu’Alain Foka lui a demandé de faire des propositions pour notre pays, Mariko a piqué une colère inutile, alors que les jeunes avaient séduit par leur maîtrise du sujet.
Pour Madani Tall, notre pays doit renforcer sa politique de création d’entreprises et favoriser le financement pour que l’emploi soit créé. «Il faut repenser l’école et mécaniser davantage notre agriculture. L’optimisation des revenus miniers et les instruments d’ingénierie financière vont permettre de lever des ressources pour l’économie malienne et rehausser le niveau de vie de tous les Maliens, avec une attention particulière portée sur la revalorisation de la condition des professionnel de l’éducation et de toutes les forces vives de la nation ».
Sékou Diakité, de son côté, a précisé qu’il s’agissait de voir comment nourrir les 28 millions de Maliens à l’horizon 2032. Ousmane Ben Fana, quant à lui, voit un déficit d’écoles de formation professionnelle. Pour lui, il urge de prendre des mesures à ce niveau pour aider les jeunes à se prendre en charge à travers une formation adaptée aux réalités de l’emploi. «Il y a lieu aussi de préparer les ressources humaines, en vue de l’exploitation du pétrole qui se profile à l’horizon», a-t-il ajouté.
Pendant que les uns tenaient des propos d’avenir, Oumar Mariko s’en est tenu au déjà vu: «il faut donner la terre aux paysans». En bon économiste, Madani Tall rappellera tout de suite le Secrétaire général de SADI à l’ordre, en répliquant «cela est déjà fait au Mali, donc il faut dire autre chose». Cela a suffi pour mettre Mariko hors de lui. «Vous êtes en train de faire en sorte que je sois énervé. Vous voulez me pousser à la colère, mais vous ne réussirez pas», a-t-il vociféré sur les ondes de RFI, au point que Alain Foka a dû interrompre l’émission. On peut conclure que Mariko a perdu la boussole face à ses cadets, qui se sont montré plus rassurants que lui et lui ont montré la voie à suivre.
Youssouf Diallo
Le 22 Septembre 08/12/2011