Deal France/MNLA:Pourquoi Sarkozy a fait tomber ATT ?

Le deal est que la France s’engage à soutenir financièrement, diplomatiquement et stratégiquement les séparatistes jusqu’au bout (c’est-à-dire jusqu’à l’atteinte de leur objectif). En contrepartie, les séparatistes devront s’engager à éradiquer l’Aqmi du nord du Mali et aussi à confier aux sociétés françaises l’exploitation du pétrole du nord.

Le scénario tracé est le suivant. Les rebelles devront se soulever et attaquer les camps militaires du grand Nord (Aguelhok et Kidal) en vue de libérer le septentrion malien. La France pourra alors les ravitailler en armements, carburants et autres via l’aéroport de Tessalit. Ils devront continuer la progression vers l’Est en annexant GAO et Tombouctou. Une fois Tombouctou tombée, l’objectif serait en partie atteint. La France, de son côté, garantira la légitimité et la protection des rebelles en empêchant la CEDEAO d’intervenir militairement. Pour ce faire, elle devra anticiper en convoquant une réunion d’urgence du Conseil de Sécurité de l’ONU (ce qui masquera son soutien aux séparatistes) pour demander un arrêt des hostilités aux belligérants et afin que soit privilégié le dialogue. Dans le plan, il est prévu que le MNLA proclamera la fin des opérations militaires dans les heures qui suivront la déclaration de l’ONU. Alors, la CEDEAO qui ne peut agir sans l’aide et l’aval de l’ONU, sera contrainte de renoncer aux interventions militaires contre les rebelles.

Aussi, de par leurs déclarations, il s’agira d’anticiper un cessez-le-feu. Et  les rebelles parviendront à gagner la confiance de la Communauté internationale. Ainsi, ils réclameront leur autonomie territoriale afin de finaliser le deal conclu. Dans le deal, il a été recommandé au porte-parole de MNLA Moussa Ag ATTAHER (logé, escorté et protégé par la France), que pour qu’on ne soupçonne pas la France de jouer un double jeu, il ne devra citer la France qu’en dernier ressort dans son appel envers le Communauté Internationale. C’est pourquoi, il citera chaque fois, les Nations Unis, les USA et ensuite la France. Voyez cette recette facile ! Qui aurait cru qu’une telle attitude, qu’un tel complot proviendrait de la France ? C’est regrettable, c’est pitoyable et c’est indigne de la part d’une soi-disant Puissance ! Ces moyens ignobles et indécents déshonorent la France. C’est une violation grave du traité colonial qui lie le Mali à la France. Est-ce que les citoyens maliens ont besoin de répondre à une erreur de laxisme de leur premier dirigeant ? Dans tous les cas, c’est un signal fort à l’endroit de tous les autres pays colonisés par la France, pour qu’ils sachent que la France n’a pas d’amis mais des intérêts et qu’elle est prête à vendre son honneur pour sauvegarder ses intérêts.

Nous pensions que la France pouvait avoir de moyens plus légaux pour contraindre un gouvernement laxiste à déclencher une guerre de division territoriale et de conflit ethnique. Elle sera comptable de tout ce qui adviendra. Elle devra savoir qu’elle est passible de poursuites pénales, de crimes de guerre en ayant provoqué l’invasion du territoire malien par les rebelles venant de Libye avec des armements lourds.

Il est urgent que le Gouvernement du Mali saisisse la Cour pénale international pour demander réparation à la France pour complot contre son intégrité territoriale et aussi à l’OTAN pour son responsabilité à la crise en aval de la guerre de Libye. Nous avons dénoncé le fait ; il reste aux autorités institutionnelles de notre Etat à poursuivre le combat en saisissant qui de droit.

Maliens, maliennes ! Demeurons unis, n’offensons pas les ressortissants français vivant chez nous, car ils ne sont pas comptables des erreurs de leur pays. Mais haïssons la France et sabotons toutes ses coopérations. Haïssons Nicolas Sarkozy et son gouvernement fantoche. Levons-nous pour réclamer le droit de réparation. Demandons l’aide des USA, de la Chine et de la Russie. Tout, sauf la France et tout contre la France et ses alliées !

Soungo Konaré (Etudiant en Master 2 Pro Didactique des Langues et du FLES, Faculté Lettres et Langues de  Poitiers France)

Le Progrès 13/04/2012