De quoi je me mêle / Niez toujours, il restera bien quelques tiges !

Parce que comme on disait sous le préhistorique soviet, la télé doit dire la vérité. Et la vérité de la télé est que notre pays a eu  « une année moyenne à bonne ». Tout ça me  rappelle la mésaventure d’un cousin Ly qui voulait se remarier et ne trouvait pas le courage de le dire à son épouse. Il a attendu alors une crise d’asthme de celle-ci pour faire les communiqués de décès, aviser les voisins et obtenir que le corbillard soit plus rapide que d’ordinaire.

Toilette mortuaire ? Le Ly a juré qu’il l’a faite lui-même pour, dit-il, respecter les volontés de sa défunte chérie qui aurait toujours insisté sur des funérailles ultrarapides. Ce que le cousin était presqu’en train d’obtenir jusqu’au moment où poussant un cri de panique et jetant la civière, deux jeunes s’écrièrent « le cadavre bouge ; il n’est pas mort ».

Le cortège, l’imam en tête, se retourne vers l’ex-veuf sanglotant qui lui fait signe de continue vers le cimetière « ma femme était comme ça même de son vivant « a da ka guelen ». Traduction libre : elle a toujours nié l’évidence. Bon si je me mêle de cette histoire d’hivernage, c’est pour vous. Ma famille à moi est, elle, sinistrée avec la pire des schémas pour un frigo : un fiston rappeur qui déboule avec sa bande et un frangin admiratif du gilet-pare balles, képi à contre-courant et baskets à odeur de poissonnerie du groupe. Surtout de l’appétit du groupe, lui qui n’est déjà pas un adepte de la « frugalité heureuse ».

Adam Thiam
Le Républicain 22/11/2011