Le voilà reparti. Pendant que la classe politique est à l’Administration territoriale en train de s’étriper sur la Ceni -donc sur les perdiems- ou dans le pays pour recruter leur électorat, lui arpente un pont dont personne -en tout cas moi- ne croyait à la construction. Parce que tout le temps, l’endroit était clôturé et on ne voyait jamais ce qui s’y passait. Il quitte là-bas et il s’en va couper le ruban du grand hall de Bamako. Peu avant c’était la salle polyvalente du stade du 26 mars. Et avant ça : Djenné pour poser la première pierre d’un barrage puis le pays Dogon.
Et quand on l’attend à Bamako avec un bonnet hogon, on le voit chez Alassane Ouattara dont on nous avait dit pourtant qu’il avait mis à prix la tête de son homologue. Or c’est la tête de l’Ivoirien qui a failli tomber tellement il la hocha avec émotion quand le grand-frère évoqua les temps d’épreuve où lui président et l’autre opposant eurent en partage l’attention à une mère inquiète. Le lendemain, Koutiala et San pour réceptionner dix kilomètres d’artères illuminées. Seul hic : le coût annoncé par l’Ortm. Mais on ne peut pas avoir l’œil à la fois sur le grand-frère et tous les diables dans le détail.
Un coup de pioche par ci, une coupure de ruban par là. Si le jour de la présidentielle, il fait une inauguration qui draine autant de monde que la foule qui avait sur le 3è pont l’autre jour, les bureaux de vote verront qui même ? Seule solution : candidats déclarés ou en devenir doivent élever, dès ce soir, un mur infranchissable autour de Koulouba et puis déclarer illégale l’importation de ciseaux. Mais je ne m’en mêle pas. Qu’ils se débrouillent seuls !
Adam Thiam
Le Républicain 27/09/2011