En temps normal, il est rangé tranquillement dans sa base à Kati. Mais de temps en temps, on le sort quand il faut affronter radicalement le palu dans des zones dans des zones comme Toguéré Coumbé ou Niono. Vous avez vu les moustiques là-bas en septembre ? Il n’y a que les grands moyens pour les contrer. D’ailleurs vous connaissez l’anecdote qu’un cousin Bozo dont tout le monde se moquait parce qu’il ne se déplaçait jamais sans mettre sa Honda CG dans sa barque de pêche. Il arrive vers 18 heures à Toguéré, trouve un attroupement, cherche à savoir pourquoi et s’entend répondre que les moustiques venaient juste d’enlever physiquement l’agent du service d’hygiène envoyé de Mopti pour les tuer.
Le piroguier enfourche aussitôt sa moto et ramène, en un rien de temps, le monsieur. Sans le bras gauche bien entendu, les moustiques ayant remarqué que leur victime était gaucher de naissance. Alors, sans un tank, comme on peut avoir raison de ces bestioles ? Hein, dites-moi ! Tout ce qui a manqué à nos services, c’est la note explicative pour clouer le bec à l’ami Bourassa qui est peut-être l’origine du mot bourrasque. Si c’est le cas, on pourrait bientôt entendre que le séminaire sur la formation des transporteurs de moustiquaires imprégnées, -le produit est si délicat- a duré une année comptable malienne : 910 jours. Car ce délai qu’il faut ici pour que la lune fasse le tour complet du soleil. Et inversement.
Adam Thiam
Le républicain 12/07/2011