Et puis que tous les pouvoirs fusionnés se soient entendus pour faire notre malheur en quelques mois, c’est à dire tous les koroté de Ségou, du Belédougou, du Ganadougou, plus les « sirri » des grands marabouts du Macina, de la Boucle et de la Vallée du Niger, du Kaarta, du Bondou, du Gadiaga, plus les maléfices du Komo, du Diangouran, les binikidina des Falaises, les Fittobé du Séno. Non ce n’est pas possible que cette année comme il y a deux ans, sous le regard conquis du défunt guide libyen, l’air perplexe du Mauritanien Aziz avec lequel le grand-frère était fâché, nous ne voyions pas défiler les chars Meguetan, Samory, Babemba, Tiéba, El Hadj Oumar, Firhoun, Askia Mohamed, Sony Aliber.
Comme il y a deux ans, dans la joyeuse sarabande escortée par l’armée de l’air. Il y avait des karateka qui brisaient les briques, des commandos qui sortaient du cerceau de feu, des tireurs d’élite qui pouvaient abattre leur cible à cent à l’heure. Et beaucoup de soldats et encore plus d’officiers. Salut mon Général ! Rompez, colonel ! La musique de Banzoumana, Maliba kera anw taa yé ! Et puis on arrive en 2012, en un rien de temps, Aqmi dont on disait que ce n’était pas une menace contre le Mali alliée au Mnla dont on pensait que c’était un mouvement électronique, nous font oublier les heures glorieuses du défilé du 22 septembre 2010. C’est vrai c’est aussi l’année noire des hommes bleus et le moment des seuls barbus. Mais, pourquoi Diantre, tous ces marabouts, ces érudits, ces Cheiks vénérés ne peuvent-ils pas faire une semaine entière de prière pour le Mali ? En attendant l’arrivée de nos armes bloquées – défense de rire – et de la Cedeao !
Adam Thiam
Le Républicain Mali 18/09/2012