Selon des analystes, l’état d’urgence n’est pas un bouclier qui protège la démocratie.
Pour rappel il faut dire que c’est l’état d’urgence qui a toujours accompagné les dictatures et a même fourni le cadre légal aux exactions de l’Allemagne nazie.
Le Mali doit résister à cette politique de la peur.
Dans un pays qui vit dans un état d’urgence prolongé, et dans lequel les opérations de police se substituent progressivement au pouvoir judiciaire, il faut s’attendre à une dégradation rapide et irréversible des institutions publiques.
On ne comprend pas l’enjeu véritable de la prolongation de l’état d’urgence, si on ne le situe pas dans le contexte d’une transformation radicale du modèle étatique de gestion qui nous est familier.
Il faut avant tout démentir les propos des spécialistes d’un jour selon lesquels l’état d’urgence serait un bouclier pour la démocratie.
Les historiens du Droit savent parfaitement que c’est le contraire qui est vrai. L’état d’urgence est justement le dispositif par lequel les pouvoirs totalitaires se sont installés par exemple en Europe.
Ainsi, dans les années qui ont précédé la prise du pouvoir par Hitler, les gouvernements sociaux-démocrates de Weimar avaient eu si souvent recours à l’état d’urgence (état d’exception, comme on le nomme en allemand), qu’on a pu dire que l’Allemagne avait déjà cessé, avant 1933, d’être une démocratie parlementaire. On se rappelle que le premier acte d’Hitler, après sa nomination, a été de proclamer un état d’urgence, qui n’a jamais été révoqué.
Lorsqu’on s’étonne des crimes qui ont pu être commis impunément en Allemagne par les nazis, on oublie que ces actes étaient parfaitement légaux, car le pays était soumis à l’état d’exception et que les libertés individuelles étaient suspendues.
Alors attention à ne pas transformer l’état