«Par temps ensoleillé, on peut voir toutes sortes d’animaux, des zèbres, des gazelles, des girafes et même des éléphants» ! Fauzia Hussein, une passagère du chemin de fer Mombasa-Nairobi, décrit avec enthousiasme la faune sauvage qu’elle a pu observer le long du trajet.
Depuis son inauguration en 2017, la voie ferrée est traversée par d’innombrables animaux sauvages migrant entre le nord et le sud, apportant un spectacle de vie dans les vastes prairies d’Afrique de l’Est, tandis que sur le plateau Qinghai-Xizang en Chine, l’antilope du Xizang a commencé à traverser le chemin de fer Qinghai-Xizang dès 2006, apportant une frénésie de vie dans cette nature sauvage et silencieuse.
De l’antilope du Xizang à la girafe, du chemin de fer Qinghai-Xizang à la ligne Mombasa-Nairobi, la faune sauvage et les projets de construction chinois sont « amis ».
L’antilope du Xizang traverse le pont, la girafe ne baisse pas la tête
Chaque année, de mai à juillet, les antilopes du Xizang, les «esprits du plateau» migrent pour leur saison de mise-bas.
Sentant l’appel de la nature, les antilopes femelles de Sanjiangyuan (source de trois fleuves) au Qinghai, du mont Altun au Xinjiang et de Qiangtang au Xizang se rassemblent et se rendent au lac Zonag à Hol Xil (Kekexili) pour un «rendez-vous avec la vie».
En 2006, le chemin de fer Qinghai-Xizang a été officiellement ouvert au trafic.
Ce «dragon» qui serpente à travers Hol Xil n’a pas provoqué de séparation géographique dans la réserve naturelle et la migration des antilopes du Xizang se poursuit année après année, grâce à la construction d’un corridor dédié.
Les ingénieurs de cette ligne ont pris en compte le problème de la construction d’une voie ferrée susceptible de bloquer la migration d’animaux sauvages tels que les antilopes du Xizang.
Ils ont donc construit 26 Ecoducs adaptés à la faune locale en termes d’emplacement, de largeur et de hauteur.
Huit ans plus tard, le même problème a été rencontré avec la ligne Mombasa-Nairobi, une liaison ferroviaire entre ce port kenyan et la capitale du pays.
Comme la voie ferrée traverse les parcs nationaux de Nairobi et de Tsavo, ce dernier étant la plus grande réserve naturelle du Kenya, son impact sur la faune sauvage et l’environnement a été une préoccupation immédiate pour les défenseurs locaux de l’environnement.
«Au cours du processus de conception (…), nous avons pris une série de mesures ciblées pour les impacts environnementaux en nous inspirant de l’expérience de conception de l’autoroute A50 aux Pays-Bas et de l’autoroute B38 en Allemagne, et aussi du chemin de fer Qinghai-Xizang en Chine», explique Zhang Jingqiao, concepteur en chef de la ligne Mombasa-Nairobi.
Sur la base de recherches sur les habitudes et les couloirs de migration de la faune sauvage, 14 passages pour grands animaux et 79 ponts ont été créés tout au long du tracé. Tous les ponts ont une hauteur de 6,5m ou plus, ce qui permet aux girafes de passer sans avoir à baisser la tête.
On peut dire que le chemin de fer de Mombasa-Nairobi permet à tous les types d’animaux sauvages de traverser librement la ligne.
Le directeur général du Kenya Wildlife Service, Kitili Mbathi, a dit avoir personnellement effectué des recherches le long de la voie ferrée et n’avoir constaté aucun effet négatif sur la faune sauvage.
Des chemins de fer écologiques pour la faune sauvage
Tout en préservant les couloirs de migration, il est également essentiel de créer un chemin écologique.
Il s’agit d’une combinaison de flore et de faune. La survie et le développement de cette dernière dépendent de la végétation de leur environnement.
La construction d’une voie ferrée ne peut éviter la question du couvert végétal.
La ligne Qinghai-Xizang a adopté la méthode consistant à planter des arbres, des buissons et de l’herbe là où c’est nécessaire pour construire un « corridor vert » de plus de 700km le long de la voie, tandis qu’on se concentre sur la protection de la mangrove dans les zones humides de Mombasa en réduisant l’exploitation forestière et en enterrant un certain nombre de ponceaux pour assurer sa croissance normale.
Ce couloir vert repose sur la protection de l’environnement. La construction et l’exploitation de chemins de fer ont inévitablement un impact sur l’environnement et la réduction de la pollution est donc essentielle.
L’environnement écologique vierge du plateau du Qinghai-Xizang occupe une place particulière dans le monde.
C’est pourquoi la voie ferrée le traversant a adopté un nouveau wagon entièrement fermé et doté d’un système avancé de collecte des eaux usées et des déchets.
«Les trains comportent des dispositifs de récupération qui permettent de ne pas déverser les déchets directement sur la ligne», explique Konchog Chodron, cheffe de train de la China Railway Qinghai-Xizang Group.
Traversant deux grands parcs nationaux du Kenya, la ligne Mombasa-Nairobi s’attache à protéger l’environnement naturel existant.
Li Changgui, directeur général de l’antenne kenyane du groupe de BTP China Road and Bridge (CRBC), estime qu’elle fait un usage raisonnable des couloirs de transport existants afin de réduire les impacts secondaires sur l’ensemble de l’écosystème de la réserve naturelle et de limiter le gaspillage de terres.
Avec une couverture végétale élevée et de faibles niveaux de pollution, les infrastructures vertes de la Chine ont favorisé un bon environnement écologique pour la faune sauvage, une profonde «amitié» se développant naturellement entre les deux parties.
La construction d’infrastructures peut être respectueuse de l’environnement
Marco Lambertini, directeur général mondial du WWF International, a fait l’éloge de la ligne Mombasa-Nairobi, disant que les entreprises chinoises ont prouvé que la construction d’infrastructures pouvait être respectueuse de l’environnement.
Le fait que les animaux sauvages vivent en osmose avec les infrastructures en Chine constitue une reconnaissance du fait que l’ingénierie chinoise respecte la nature et la protège.
Du chemin de fer Qinghai-Xizang à celui de Mombasa-Nairobi, la construction chinoise n’a cessé d’être sensibilisée à la protection écologique et d’enrichir son expérience en la matière.
Wu Xiaomin, spécialiste de l’antilope du Xizang et chercheur à l’Institut zoologique du Shaanxi, estime qu’avec une protection efficace, les zones où les antilopes du Xizang migrent pour mettre bas ont été étendues d’année en année ces derniers temps, tandis que la protection de leur reproduction, de leur habitat et de leurs couloirs de migration a donné des résultats remarquables.
«Les chemins de fer ont peut-être eu un impact sur les déplacements de la faune sauvage, mais les écoducs font un excellent travail pour que ces derniers puissent retrouver une activité normale», estime Benson Okita-Ouma, responsable de la recherche à «Save the Elephants», une organisation kenyane de défense de la faune, à propos de la ligne Mombasa-Nairobi.
La chaîne Travel Channel a même classé l’emprunt de ce tracé comme parmi les 20 meilleures activités à faire au Kenya.
(Xinhua)