L’ouverture de cette convention nationale extraordinaire a également enregistré la présence des responsables des partis amis du PDES. Il s’agit notamment du président des FARE, Modibo Sidibé, du parrain de l’URD, Soumaïla Cissé, de Djiguiba Kéita dit PPR du PARENA et d’une abeille solitaire, en quête d’un point de chute, Iba N’Diaye.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que certains fidèles du Président déchu, ATT, ne sont pas prêts à l’oublier de si tôt. Et ils ne s’en cachent pas. Ils le défendent à visage découvert. En témoigne tout le déroulé de la cérémonie d’ouverture de la 2e convention nationale extraordinaire du parti du PDES. En première loge, la président des femmes, Dandara Touré, celle-là qui n’a fait que trois semaines au poste de ministre de la femme avant qu’ATT ne descende par les flancs de Koulouba à dos d’homme, avec à ses trousses, la bande à Sanogo. En effet, pour témoigner sa fidélité à ATT, Dandara Touré a alerté: «attention, ATT n’est pas à abattre.
Il n’est pas à jeter aux oubliettes. Sans la réhabilitation d’ATT, il n’y aura pas réconciliation nationale». Selon elle, sous ATT, le monde entier a connu les plus belles pages de l’histoire de notre pays. A l’en croire, ATT a toujours prôné le dialogue et la négociation pour résoudre la crise malienne. «ATT avait toujours dit que le Mali seul ne peut faire face à la crise dans le sahel. Il avait toujours fait appel à la communauté internationale, notamment les pays du sahel. Et bien, le temps lui a donné raison aujourd’hui», a-t-elle martelé, magnifiant au passage les grandes réalisations de leur mentor.
Même son de cloche chez le président des jeunes du PDES, Moulaye Haïdara, qui, avec la virulence qui caractérise la jeunesse, n’a pas été tendre avec le pouvoir actuel. Selon lui, «le Mali va mal et les Maliens vont mal. Chaque jour au coucher, on se demande, de quoi demain sera fait». Qu’à cela ne tienne, a-t-il expliqué, le PDES tiendra débout et prendra sa place dans le landerneau politique malien, avec honneur et dignité.
Très attendu, depuis le départ d’ATT du pouvoir, les premiers mots du président du PDES ont été des remerciements à l’endroit des militants et cadre du PDES qui ont tenu le flambeau après lui. Après avoir déploré le coup d’Etat contre leur mentor, Séméga a indiqué que le PDES est prêt à prendre sa place dans l’échiquier politique national. Même s’il reconnaît au passage que son parti a failli disparaître avec les évènements du 22 mars 2012. Il a noté que la reconstruction et la réconciliation nationale seront les points d’ancrage du PDES qui a entamé avec ces assises son processus de restructuration. En effet, le PDES, inspiré de l’action politique et de la vision d’ATT, veut mettre à profil cette 2e convention nationale extraordinaire pour se doter de nouvelles instances dirigeantes. Au cours de ces assises, le directeur national du PDES, le bureau des femmes et des jeunes seront remembrés. C’est dire que véritablement le PDES se prépare à devenir une formation politique. En clair, au cours de cette convention, il s’agit d’un réarmement moral des héritiers d’ATT.
Mais malheureusement, cette mutation se fera en l’absence du président actuel du parti, Hamed Diane Séméga, qui n’est ni candidat à sa propre succession, ni à aucun poste dans les instances du parti. Tout simplement, Il a décidé de se consacrer à son activité professionnelle qui le ramène, a-t-il expliqué, hors du Mali. Mais il a affirmé que son engagement ne fera pas défaut au parti.
Ce réarmement moral est d’autant plus nécessaire, car, il ne reste plus grande chose au PDES. Tout simplement, quand la direction du vent a changé, la plus part des cadres ont retourné leurs vestes. Autre temps, autre mœurs donc. Si par le passé, les opérateurs économiques et autres cadres de l’administration se bousculaient au portillon du PDS, aujourd’hui, force est de constater qu’ils ont pris la clé des champs. Espérons maintenant que le peu de militants qui lui restent encore fidèles puissent assumer l’héritage d’ATT.
Youssouf Diallo
Source: Le 22 Septembre 2014-11-03 02:12:03