Le projet devait être réalisé grâce à un crédit de Banque ouest-africaine de développement (BOAD), mais un blocage au niveau de cette institution a amené Transrail à entreprendre les travaux d’étape sur ses fonds propres, vu la pénurie du matériel pour l’entretien de la voie, selon cette source. Pour ce faire, la société a également fait appel à un personnel temporaire de la zone de Diamou, indique la même source.
La première étape du projet va consister à renouveler 5 km de voie ferrée pour une durée de 4 à 5 semaines pour son replacement. Un mois supplémentaire sera nécessaire pour les travaux de tassement et de finition.
Les travaux de débroussaillement et nettoyage des abords de la voie de la zone, seront également effectués, ainsi que l’implantation de piquets et de nivellement de la voie. Près de 103 agents temporaires et 30 agents de Transrail ont été mobilisés, ainsi qu’un bulldozer, un compacteur, une locomotive, une draisine, un camion et 13 trémies à ballast.
Dans le cadre de la redynamisation de l’axe ferroviaire Dakar-Bamako, le Sénégal et le Mali ont récemment retenu de mobiliser des ressources financières pour la mise en œuvre du plan d’extrême urgence de 4 milliards de FCFA.
« A cet égard, la Banque mondiale s’est déclarée disposée à examiner ce plan avec les ministres chargés des Finances des deux pays dans le cadre de l’appui budgétaire », rapporte un communiqué du Conseil des ministres du gouvernement sénégalais, réuni récemment à Dakar.
A l’occasion de cette rencontre hebdomadaire du gouvernement, ajoute cette source, le ministre des Transports terrestres, des Transports ferroviaires et de l’Aménagement du territoire, Nafy Diouf Ngom, « est revenue sur les différentes réunions qu’elle a eues à Bamako (Mali), les 2 et 3 mai 2011, en compagnie de son homologue malien, avec les bailleurs de fonds et les ministres chargés des Finances et du Budget en vue de redynamiser le chemin de fer Dakar-Bamako ».
Mme Ngom avait indiqué que cette rencontre a décidé « d’engager les Etats du Mali et du Sénégal à s’acquitter de leurs dettes vis-à-vis de Transrail » et à « mobiliser des ressources financières pour la mise en œuvre du plan d’extrême urgence de 4 milliards de FCFA en vue de redynamiser l’axe ferroviaire Dakar-Bamako ».
Pour ce faire, « des lettres de confort » seront envoyées à la Banque ouest-africaine de développement (BOAD) « pour permettre de reprendre le décaissement du prêt allouée par cette Banque ».
Le secrétaire général du Syndicat des travailleurs du rail (SUTRAIL) Oumar Cissé a invité récemment les pouvoirs publics maliens et sénégalais à s’investir pour sauver de la faillite la société Transrail qui exploite la ligne de chemin de fer reliant les deux pays.
S’exprimant lors d’une rencontre avec la presse, en fin avril dernier à Thiès, le syndicaliste avait invité Me Abdoulaye Wade, le chef de l’Etat sénégalais, et son homologue malien Amadou Toumani Touré, à s’impliquer dans ce dossier pour sauver la société et sauvegarder les retombées économiques liées à ses activités.
Au cours de cette rencontre avec les journalistes, marquée notamment par la présence du collectif des syndicats maliens de Transrail, Oumar Cissé avait dénoncé la passe difficile actuellement traversée par la société Transrail, qui risque, selon lui, la faillite.
Oumar Cissé avait indiqué qu’il s’agit par ailleurs d’éviter aux milliers d’employés de cette société de se retrouver au chômage. Selon lui, la responsabilité des Etats du Sénégal et du Mali se trouve « engagée » dans cette crise.
Il avait dit que les deux Etats n’ont « pas été vigilants » en décidant de la mise en place d’un comté de suivi après le processus de privatisation de la société, à l’issue duquel le concessionnaire qui l’a reprise « a pillé les ressources de l’entreprise en faisant fi de tous ses engagements pris vis-à-vis du cahier de charges ».
Pour lui, le concessionnaire devait investir pour 100 milliards de francs CFA, mais à l’arrivée, « on a même pas vu plus de 20 milliards d’investissements ».
M. Cissé avait assuré que Transrail pourrait être sauvé à condition que la volonté politique des deux Etats s’affirme de manière claire et définitive. Il a soutenu que pour rentabiliser les 1.228 Km de chemin exploités par la société, soit la distance entre Dakar et Bamako par le rail, il faut nécessairement un investissement de 167 milliards de francs CFA.
APS 20/05/2011