La Chine a appelé vendredi dernier (27 janvier 2023) la communauté internationale à aider le Mali à renforcer ses capacités de lutte contre le terrorisme. C’était devant le Conseil de sécurité de l’ONU réuni pour l’examen du rapport trimestriel (3 octobre 2022-6 janvier 2023) du Secrétaire général sur la situation de ce pays.
«La communauté internationale devrait aider le Mali à renforcer ses capacités de lutte contre le terrorisme, renforcer son soutien en termes de financement, d’équipement, de renseignement et de logistique, et respecter le droit souverain du Mali à s’engager dans la coopération en matière de sécurité», a déclaré Dai Bing, représentant permanent adjoint de la Chine auprès des Nations unies, lors de cette réunion du Conseil de sécurité sur le Mali.
«Les pays de la région devraient maintenir la dynamique actuelle de la coopération antiterroriste et forger une synergie», a-t-il ajouté. Et M. Dai a rappelé que le Mali a récemment mené des opérations antiterroristes à Mopti et dans d’autres régions, pour maintenir la stabilité locale et protéger les civils, notant que ces efforts «méritent notre pleine reconnaissance».
«Les forces terroristes restent endémiques et harcèlent constamment les villages, kidnappent et attaquent les civils. Ces menaces pour la sécurité se répercutent sur les pays voisins», a-t-il déploré. «Le Mali se tient à l’avant-garde des efforts de lutte contre le terrorisme au Sahel et en Afrique de l’ouest».
«Soutenir le Mali dans la lutte contre le terrorisme, c’est sauvegarder la paix régionale», a souligné le diplomate chinois. S’exprimant sur la situation dans ce pays déchiré par la guerre, M. Dai a noté que «le processus politique et de paix au Mali se trouve à un moment critique, qui nécessite une attention et un soutien incessants de la part de la communauté internationale». Et d’ajouter, «nous devons aider le gouvernement malien à relever correctement les différents défis». Se référant aux efforts déployés par le gouvernement malien, le diplomate chinois a indiqué que le Mali a récemment lancé le processus constitutionnel, mis en place un Conseil national de transition plus inclusif et est avancé dans la préparation des élections. «La Chine se félicite de ces résultats positifs», a-t-il salué.
Reconnaissant que la transition politique peut difficilement être réalisée du jour au lendemain, M. Dai a estimé essentiel d’assurer une large participation, de prendre en compte les intérêts de toutes les parties, de sauvegarder l’unité et la stabilité, et de traiter les différends par le dialogue et la consultation, créant ainsi des conditions propices au référendum constitutionnel et au processus électoral. «La communauté internationale, en apportant son soutien, doit respecter la souveraineté et la propriété du Mali. L’Union africaine (UA) et la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) doivent continuer à jouer un rôle constructif. La mise en œuvre de l’Accord de paix et de réconciliation est d’une importance vitale», a-t-il affirmé.
«Nous saluons les efforts déployés par toutes les parties concernées pour rouvrir le mécanisme de dialogue, y compris le comité de suivi de l’accord (CSA). Nous saluons le rôle important joué par l’Algérie à la tête de l’équipe de médiation internationale et nous attendons avec impatience des contributions plus importantes de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA)», a poursuivi le diplomate chinois.
Dans un contexte où le Mali est confronté à une situation économique difficile et où un quart de sa population a besoin d’une aide humanitaire, M. Dai a déclaré que «nous devrions travailler ensemble pour aider à atténuer ses difficultés, veiller à ce que les fonds de secours soient en place et prévenir la répétition d’une catastrophe humanitaire au Mali». Pour le diplomate chinois, «il est nécessaire d’accroître les investissements dans la consolidation de la paix, d’aider le Mali à mettre en œuvre des projets dans des domaines tels que le développement agricole, les infrastructures, l’éducation et le logement, et d’aider le Mali à renforcer sa propre capacité de développement».
En ce qui concerne la MINUSMA, M. Dai a conclu que des efforts doivent être faits pour renforcer la conception de la mission au plus haut niveau, rationaliser et optimiser son mandat, et concentrer ses ressources et ses forces sur les tâches les plus centrales et les plus urgentes.
Xinhua