Un petit problème cependant : les nordistes n’accélèrent pas un peu la cadence du
Takamba, ce ne sera pas évidemment qu’au nom de l’unité nationale, un Dogon ou
un bobo puissent le danser. Il est même un peu trop lent pour le métabolisme des
Peulh qui ne passent, pourtant pas, pour des boules d’énergie. En tout cas, si la
construction des locaux du futur gouvernorat n’est pas plus rapide que les danseurs
de l’autre soir, c’est mon fiston de douze ans qui sera le premier gouverneur de la
région déjà célébrée.
C’est pourquoi je m’étais positionné pour le poste de gouverneur de Taoudenit.
D’abord en vertu de mes liens historiques avec les Arabes. Peul, je partage avec eux
le même ancêtre : Ukba Ibn Nafi. Et puis j’avais pensé que les fonctionnaires ne se
bousculeront pas pour le poste, car là-bas, pas de spéculation foncière possible
chaque habitant y ayant 15 km2 de concession. Pourtant, je viens d’apprendre qu’il
y a au moins cinq listes de candidats. Avoir sa résidence près d’un puits de pétrole,
ça vaut des royalties, il paraît. Tout comme être près de la mosquée de Belmoktar
ou sur la route des narco-convois ? Ne me mêlez pas de ce qui ne me regarde pas.
Je n’ai rien dit car je n’ai rien vu.
Adam Thiam
Le Républicain Mali 27/12/2011