L’édition 2016 du Festival sur le Niger qui se tiendra à Ségou du 3 au 7 février innove en s’adaptant ses activités au contexte d’insécurité que connait le Mali. Devant la presse malienne samedi dernier, le directeur du festival, Mamou Daffé, a expliqué que la programmation musicale sera réduite cette année en raison de l’insécurité tout en conservant le caractère festif de l’évènement.
Ainsi le traditionnel concert géant sur la berge du fleuve Niger sera annulé, car il est difficile de sécuriser cet espace à ciel ouvert.
Selon Mamou Daffé, il n’a pas été facile de prendre cette décision étant donné que la population de Ségou tient énormément aux concerts sur la berge. « Nous avons discuté pendant un mois avec la mairie de Ségou qui souhaitait maintenir le concert sur la berge », a expliqué le directeur du festival aux journalistes.
Le parrain du festival, le musicien Cheick Tidiane Seck, a également évoqué l’importance que représente le Festival sur le Niger. Pour lui, le festival doit rester débout pour résister à «la barbarie et l’absurde » auxquels le Mali et le reste du monde sont confrontés. «L’édition de cette année est spéciale, c’est-à-dire beaucoup plus mesurée à cause de la situation d’insécurité, mais elle est aussi spéciale par la programmation », a déclaré Cheick Tidiane Seck qui était en compagnie du directeur du festival.
C’est ainsi que le festival innove en programmant plusieurs pièces de théâtre avec quatre groupes différents dont le célèbre duo Guimba et Michel. Il y aura également la pièce au titre prédestiné, « Allah Tè Sounogo », de la troupe Blon Ba d’Alioune Ifra N’Diaye. Une autre pièce à être présentée est « La messe est dite » d’Adama Traoré de l’association Acte Sept.
Une autre grande nouveauté du festival est l’atelier des rappeurs ouest africains sous la direction de Cheick Tidiane Seck. Le public aura l’opportunité de voir le spectacle issu de la résidence de ces rappeurs lors d’une soirée animée par des stars locales comme Mylmo N’Sahel, Gaspi et Master Soumi. Toujours sur le registre des innovations, il y aura une soirée d’hommage à Ali Farka Touré et une séance de projection du film «Ngunu ngunu kan » de la jeune réalisatrice Soussaba Cissé.
Enfin, l’aspect intellectuel du festival n’est pas négligé. Des conférences débats et des colloques sont prévus, sans oublier des expositions d’art et une foire artisanale. Quant à la programmation musicale, elle promet des heures d’ambiance avec la soirée de Balafon animée par Néba Solo ou encore la prestation de jeunes artistes locaux. La douzième édition du Festival sur le Niger conserve sa touche internationale avec la présence d’une vingtaine de pays invités par les organisateurs.
Soumaila T. Diarra