Culture: La musique sacrée d’Afrique

A partir de ce moment-là, les Africains ont commencé d’exprimer leur foi à leur manière. Les offices religieux se chantent aujourd’hui sur un rythme et une musique originale, qui touchent l’âme africaine. C’est là une chance que peuvent saisir les jeunes générations de citadins qui ne connaissent plus la musique sacrée traditionnelle. Aujourd’hui donc, les compositions musicales religieuses prolifèrent. Les chorales aussi. Le tam-tam est entré dans les églises et les temples, ainsi que les balafons, les hochets et les gongs.

Son système de composition. Le plus surprenant, mais jamais désagréable, c’est le mélange de l’harmonium de la chapelle et du tam-tam. On pense bien entendu tout de suite au succès qu’a connu la Messe des Piroguiers de De Peppert et Eliane Barat vers les années 1950. Certains abbés africains composent leurs œuvres et cantiques en s’inspirant des vieux cantiques latins, allemands ou français. Beaucoup préfèrent s’inspirer des chants traditionnels. Il existe de nos jours énormément de psaumes et de cantiques typiquement traditionnalisés. Cela explique peut être pour une part l’affluence que connaissent maintenant les églises africaines. On s’y sent mieux chez soi. On chante la messe dans sa langue tribale ou véhiculaire. Ce qui plait aux Africains dans cette musique religieuse, c’est  évidemment le rythme et les paroles des chants. L’Africain retrouve à l’église « les Esprits des ancêtres ». La musique religieuse africaine a un avenir certain. Depuis qu’elle existe, elle ne cesse d’évoluer et d’élargir son auditoire et ses amateurs. Déjà, les quelques enregistrements sur disques qui existent se vendent avec une rapidité incroyable. On se les arrache. C’est d’ailleurs l’Occident qui en a montré la voie.

Brin COULIBALY

L’Inter de Bamako 21/12/2010