Dans le cadre de ses activités, le bureau national de l’Association Malienne pour la Sauvegarde de la culture Bellah (AMASCB) « IKEWAN » a organisé le mercredi 7 septembre 2016 au carrefour des jeunes, une conférence de presse dont le thème était : La culture pour vaincre la peur. Sbeyti Ag Akado, le président de l’association a souhaité une reconnaissance officielle de la communauté Bellah au même titre que les autres communautés du Mali, des mesures et programmes de protection, d’assistance et de soutien aux populations vulnérables.
Au début de la conférence, une déclaration a été lue pour informer l’opinion nationale et internationale sur les valeurs historiques, culturelles de la communauté Bellah qui est une composante de la nation. Aux dires du président de l’association Sbeyti Ag Akado, les Bellah sont une des composantes de la nation et leur histoire et leur culture demeurent peu, ou mal connues de leurs concitoyens. « Conscients d’un telle situation, des femmes et des hommes de tous âges et de toute catégorie ont décidé de se mettre ensemble pour créer et, animer l’AMSCB», a-t-il précisé.
L’AMSCB est une jeune association qui selon lui, vient s’ajouter à celles qui l’ont précédé afin d’apporter un plus au patrimoine. En ce sens, il a fait savoir que l’association s’est fixée comme objectifs de rassembler sous l’identité de Bellah une communauté écartelée par des pesanteurs socio-économiques et culturelles multiples. « Nous sommes frappés et interpellés par la peur et les réactions négatives que suscite l’appellation bellah chez certains de nos frères, qui lui trouve à tort ou à raison le sens péjoratif d’esclave », a précisé Sbeyti Ag Akado. Plus loin, il dira qu’il est important de rappeler que l’appellation «Bellah » ne signifie esclave dans aucune langue du Mali ou d’ailleurs.
Pour eux, cette appellation est une simple mutation linguistique du mot Arabe « Fellah », qui désigne les Paysans. Tout en ajoutant que la certitude la plus partagée est le caractère transversal de la communauté Bellah, qui fait d’elle un creuset social et culturel dans lequel la quasi-totalité des communautés du Mali peuvent se reconnaitre. Et qu’une telle posture peut et doit constituer un atout pour l’union et l’épanouissement de la communauté Bellah.
Par ailleurs, l’AMSCB compte promouvoir la solidarité et l’entente entre ses membres. Protéger et promouvoir l’Art et la culture Bellah. De ce fait, elle tend la main aux autres communautés, aux autorités politiques et religieuses, aux ONG et autres afin qu’ils apportent une contribution de qualité à la promotion de la culture Bellah. A l’en croire, Le Bellah n’est ni Touareg, ni Tamacheq, ni Sonraï ou Koïra Boro, ni peul ou bambara etc. Car, ils ont assez de spécificités et de particularités qui les identifient différemment de ceux-ci et autres communautés du Mali et que c’est en valorisant ces particularités positives qu’ils vaincront tous les préjugés qui freinent l’épanouissement social, économique et culturel de leur communauté. En ce sens, l’association attend des autorités nationales une reconnaissance officielle de la communauté Bellah au même titre que les autres communautés du Mali, des mesures et programmes de protection, d’assistance et de soutien aux populations vulnérables. De même, elle souhaite que la communauté Bellah soit écoutée, et entièrement impliquée à travers ses représentants légitimes dans toutes les discussions, négociations, et recherche de solutions pour un Mali engagé dans la voie de la paix et du développement.
O.B.Dramé