Héritier des grands empires, le Mali est un pays au passé glorieux qui ne peut que sécréter une culture riche et diversifiée, vantée partout dans le monde. Exploités pendant longtemps en deçà de ses capacités, ces secteurs bénéficient depuis quelques années d’une attention particulière. En plus des efforts consentis par l’Etat pour dynamiser le secteur de la culture, c’est le lieu de signaler les intenses activités menées par des créateurs qui décrochent des consécrations internationales et par des privés qui mettent en place des projets et des manifestations de grandes envergures. Quelques entreprises se mettent progressivement dans le sens d’exploiter le potentiel énorme du pays.
Mais, elles sont confrontées à d’importants problèmes : l’inadaptation du cadre réglementaire et institutionnel aux réalités et aux besoins des entreprises culturelles, la faiblesse du marché intérieur et les difficultés d’accès aux marchés extérieurs, le manque de culture d’entreprise et un savoir faire très limité en matière de gestion des entreprises culturelles et les difficultés d’accès au financement national et international. Malgré ces problèmes, force est de reconnaître que la culture malienne apporte par an au moins 76 milliards de FCFA à l’économie. Avec un peu d’investissement et un tout petit peu de professionnalisation des acteurs, il n’y a aucun doute, le Mali pourrait allègrement dépasser la barre des 100 milliards de FCFA par an comme apport de la culture à son économie.
De l’autre côté, le tourisme malien, essentiellement culturel, se porterait mieux. N’eût été la contre campagne menée par la France contre notre pays, le Mali était parti pour dépasser la barre des 500 000 touristes en 2012. Le secteur était en plein essor. Déjà en 2005, il avait généré au moins 80 milliards de FCFA pour se positionner comme un secteur important de l’économie malienne, avec la création de 17 000 emplois. De 53 en 1990, le nombre des hôtels est passé à 245 en 2005. En 2009, le Mali avait dépassé le cap de 300 000 touristes, contre 112 654 en 2004. Traditionnellement concentré dans le pays dogon, Tombouctou, Djenné et Mopti, le tourisme malien est en passe d’exploiter de nouvelles régions : pays mandingue, la boucle du Baoulé et le Gourma. Mais, le manque d’infrastructures hôtelières et l’état des routes restent des freins au développement du tourisme.
Assane Koné
Le Républicain 21/09/2011
