La 3e édition de la Journée Mondiale de la Culture Africaine et Afro-descendante (JMCA) a été célébrée le 24 janvier 2023, à Rabat. Elle est organisée dans le cadre de la célébration de Rabat Capitale africaine de la Culture.
Cette commémoration de la JMCA, marquée par la participation d’Afro-descendants issus de la diaspora africaine (Brésil, Etats-Unis, Haïti), considérée, avec 200 millions d’habitants, comme la 6e Région d’Afrique, est un double hommage aux cités d’Afrique et à la Culture africaine et Afro-descendante comme levier au service du développement durable, du dialogue et de la paix.
« En cette Journée mondiale, ce n’est pas une seule culture, mais des cultures, riches de leur diversité, que nous célébrons. Ce sont aussi des artistes de tous les pays et de toutes les disciplines que nous mettons à l’honneur, dans des champs aussi nombreux que le cinéma, la musique, la danse, la mode et le design – autant d’industries créatives qui font vivre les artistes, pour œuvrer à la renaissance culturelle africaine. L’UNESCO, notamment dans le cadre de sa priorité globale pour l’Afrique, s’engage à soutenir ce formidable potentiel créatif », a affirmé le représentant de Audrey Azoulay, Directrice générale de l’UNESCO.
Vivre ensemble et cohésion sociale
«Les Africains sont le seul peuple au monde à être présents dans les 5 continents, malgré l’éloignement de la Terre-Mère, ils ne se sont jamais éloignés de leur culture, qui est celle du vivre-ensemble, de la cohésion sociale, de la solidarité, de la bienveillance et de l’humanité, caractéristiques qui sont pour les Africains plus importants que la compétition de tous contre tous, devenue malheureusement l’ordre culturel homogénéisé du monde », a déclaré le Secrétaire Général du CGLU Jean Pierre Elong Mbassi, ajoutant qu’à travers la JMCA, « l’Afrique souhaite affirmer qu’elle représente la bienveillance du monde et qu’elle a le devoir de l’être, parce qu’elle représentera la moitié de l’Humanité en 2100. Dès 2030, un jeune sur deux qui a 18 ans et moins sera en Afrique. Il est donc de la responsabilité de l’Afrique de réconcilier le monde. La JMCA doit être le vecteur de cette réconciliation, et l’UNESCO, son porteur. »
« L’Afrique doit se réapproprier sa culture »
Jean Pierre Elong Mbassi a présenté le Projet de Manifeste qui a ensuite fait l’objet de commentaires et d’orientations par Alphadi, Président Fondateur du FIMA, designer nigérien et Ambassadeur de bonne volonté pour l’innovation et la création africaine de l’UNESCO ; Amouyeme Ollame Parfaite, écrivaine gabonaise, et Sansy Kaba Diakité, organisateur des 72 heures du Livre à Conakry, en Guinée.
«L’Afrique, c’est aussi sa Diaspora», a rappelé le Secrétaire Général de CGLU Afrique, soulignant la nécessité de changer le discours sur l’Afrique, son histoire et sa culture, afin de raconter l’Afrique aux enfants de la Diaspora telle qu’elle est vraiment, ainsi que la nécessité de donner de l’espoir et de nouvelles perspectives à la jeunesse africaine.
De son côté, Alphadi a souligné l’importance pour l’Afrique de se réapproprier sa culture, ses marques et ses œuvres à travers la protection intellectuelle, de la reprise de chaînes de valeurs comme celles du textile afin que par exemple les vêtements traditionnels portés par les Africains soient produits dans leur continent au sein d’une industrie créatrice d’emploi et vectrice de développement dans leurs pays.
L’événement est mis en œuvre sous l’égide d’un comité de pilotage présidé par le Wali de Rabat et auquel participent le ministère de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication ; le ministère de l’Intérieur ; la Wilaya de Rabat-Salé-Kenitra ; la Ville de Rabat ; et Cités et Gouvernements Locaux Unis d’Afrique (CGLU Afrique).
Source: L’observateur