La suspension de la marche du FDR est intervenue lundi après une médiation menée par les leaders religieux (HCI, Eglises catholique et protestante) et les familles fondatrices de Bamako auprès des responsables du Front.
Ils ont conditionné la suspension de leur marche à la satisfaction de certaines doléances comme le départ de l’armée de l’ORTM et de l’aéroport de Bamako-Sénou ; la demande immédiate d’intervention militaire de la Cédéao, la diligence dans l’enquête sur l’agression du président de la République, Pr. Dioncounda Traoré, le déguerpissement des badauds devant l’Assemblée nationale et la cessation de la violence verbale sur des radios privées, etc. Le FDR tient les médiateurs responsables de tout échec.
La médiation a duré presque toute la journée. Les leaders du FDR ont finalement accédé à la requête d’annulation de la marche. Mais pour un responsable du Front que nous avons eu au téléphone, Amadou Koïta, le FDR va accorder un sursis d’une semaine au gouvernement pour mettre aux arrêts les auteurs et les commanditaires du crime.
D’ailleurs, une rencontre a eu lieu hier après midi à l’hotel Nord-Sud entre les leaders du FDR, les leaders religieux (HCI, Eglises catholique et protestante) et les familles fondatrices de Bamako. A l’occasion, le président du FDR, Siaka Diakité, a rappelé que « la marche a été initiée non pas pour défendre des hommes, mais pour dénoncer la situation d’insécurité et d’inquiétude et surtout pour le respect de la démocratie et des institutions ». Tout en appelant les populations à vaquer à leurs occupations quotidiennes, il a demandé aux uns et aux autres de rester mobilisés jusqu’à la restauration des conditions d’un Mali en développement. Enfin, il a sollicité des communautés religieuses une prière en faveur de la paix ce jour à partir de 10 heures précises.
De son côté, le porte-parole de la médiation, Mouamoud Dicko, a remercié le FDR pour son « sens de responsabilité ». « Je savais que la marche n’allait pas tenir parce que je sais que les leaders du FDR mettront le Mali au dessus de tout », a-t-il salué. Avant de rappeler que « nous devons oublier tout sauf l’essentiel : le Mali et le Mali est pluriel, mais un et indivisible ».
Déjà une enquête a été ouverte et des leaders de la Copam (Hammadoun Amion Guindo, Oumar Mariko, Younouss Hamèye Dicko, Mamadou Gakou) ont été auditionnés par la gendarmerie nationale le week-end dernier.
La marche devait commencer à la place de l’Indépendance pour se terminer à la Primature où un message allait être remis au Premier ministre, Cheick Modibo Diarra.
A. D.
Le Républicain Mali 29/05/2012