Après plusieurs semaines de mobilisation devant la Bourse du travail, le mouvement « Trop C’est Trop », issu de différentes organisations de la société civile, marque une pause mais reste combattif. Lors d’une conférence de presse le lundi 8 mai, le porte-parole du mouvement, Amara Sidibé, a déclaré que la mobilisation continuera aussi longtemps que nécessaire pour appeler les dirigeants à faire face leurs engagements.
Le mouvement qui était en sit-in depuis 17 jours se réjouit du fait que le gouvernement et les syndicats du secteur de la santé aient pu trouver un accord mettant fin à la grève illimitée. «Durant la période du sit-in, les forces de l’ordre nous ont empêché de faire entendre notre voix, contrairement à la liberté d’expression garantie par les textes, sans que nous puissions savoir l’origine des ordres qu’elles avaient reçus », a déploré Amara Sidibé.
En réalité, « Trop C’est Trop » revient de loin, le mouvement étant né dans la foulée des évènements de juillet 2016 pour soutenir les jeunes de Gao dont la manif (le 12 juillet) a été réprimée dans le sang. Les jeunes de Gao ont fait des émules qui sont restés mobilisés, surtout à cause de « l’indifférence des autorités face aux épidémies de grèves des agents du secteur de la santé et des enseignants ».
C’est ainsi que les militants du mouvement sont sortis pour réclamer les droits constitutionnels des citoyens maliens à l’éducation et à la santé. Ils ont organisé des sit-in quotidiens devant la Bourse du travail pour demander au gouvernement de renouer le dialogue avec les grévistes, afin de trouver une solution rapide aux différentes revendications et mettre fin aux souffrances de la population malienne.
Il ne s’agissait pas de soutenir les syndicats, précise Amadou Beidi Daou, membre du mouvement et président des commerçants détaillants. D’ailleurs, « Trop C’est Trop » se propose de travailler à identifier les personnes dont les proches ont été victimes de la grève. L’objectif est de leur permettre de porter plainte contre l’Etat et les syndicats, selon Amadou Beidi Daou.
Soumaila T. Diarra