Dans la nuit du 16 au 17 avril, Modibo Sidibé, ancien Premier ministre, et Soumaïla Cissé, candidat à la prochaine élection présidentielle, ont été interpelés et déférés au camp militaire de Kati, qui servait de quartier général à la junte. Une arrestation sans autre forme de procès qui intervient comme un pavé dans la mare de sortie de crise.
Pis, cette vague d’arrestations qui s’est étendue à d’autres responsables de l’ancien régime est un véritable bébé que les militaires font dans le dos du président Blaise Compaoré, médiateur de la Cédéao. Et pourtant, la junte militaire était bel et bien représentée aux concertations qui se sont tenues le week-end dernier à Ouagadougou et qui consacrent le retour du pouvoir aux mains des civils. Qu’est-ce qui explique ce brusque et brutal revirement de situation ?
Visiblement, le fameux « retour à l’ordre constitutionnel » apparaît finalement comme un faux départ, une manœuvre savamment orchestrée par le capitaine Amadou Haya Sanogo et ses soutiens politiques pour se soustraire aux sanctions de la Cédéao. L’institution sous-régionale a donc intérêt à clarifier cette situation qui jette le doute sur l’ensemble du processus de sortie de crise. Il y va de la crédibilité même des accords signés.
Avec Fasozine
L’ Indicateur Du Renouveau 20/04/2012