Alors que le régime s’activait pour donner un éclat particulier au cinquante-huitième anniversaire de l’accession du Mali à l’indépendance, couplé à l’investiture pour un second mandat d’IBK, l’Opposition persistait et signait qu’il n’est pas le Président élu et qu’il est en train d’usurper le pouvoir.
En conférence de presse le mercredi 19 septembre, l’Opposition a fait savoir à l’opinion nationale et internationale qu’elle ne reconnait pas les autorités issues de la mascarade électorale et entend saisir les juridictions nationales et internationales pour faire annuler l’élection d’IBK. Pour Mohamed Ali Bathily, principal conférencier, Manassa Danioko, a violé l’article 8 de la Loi n°97-010 du 11 Février 1997 portant règles d’organisation et de fonctionnement de la Cour Constitutionnelle, parce qu’elle a donné un avis écrit au ministre Mohamed Ag Erlaf, ce que la loi interdit. Selon le principal conférencier, en plus de l’acte commis par Manassa Dagnoko, qui n’est ni plus ni moins que de la forfaiture, il y a également celui commis par la Cour Suprême qui a été elle aussi saisie aux fins de juger au regard du droit les membres de la Cour Constitutionnelle, qui, au lieu de se désolidariser de leur Président Mme Dagnoko, ont été eux aussi complices de la même forfaiture. Il était du devoir de la Cour Suprême de suspendre à titre conservatoire la prestation de serment d’IBK en attendant de se prononcer sur la plainte de l’Opposition. Mais, la Cour Suprême a fait fi de la plainte en ordonnant la prestation de serment. Pour Me Mohamed Ali Bathily, qui était d’ailleurs entouré pour la circonstance par Me Mountaga Tall, Dr Oumar Mariko, Choguel Kokalla Maiga et Mamadou Traoré, les deux institutions habilitées à trancher ce genre de contentieux s’étant arrangées du côté du pouvoir, la seule voie qui reste pour le Peuple est la désobéissance civile. La caravane dans toutes les communes de Bamako à la veille des festivités du 22 septembre serait l’avant-goût de leurs stratégies de désobéissance civile.
IBK aura tout à gagner en engageant le dialogue et sans délai avec l’Opposition pour trouver une issue politique à cette crise, afin de normaliser le sud et faire face à l’épineuse question du nord et du centre. Qu’il sache que son premier ennemi est le temps. Une minute de plus dans les tiraillements à Bamako est une minute de perdue dans la résolution de la crise. IBK est le seul à avoir la clef de la solution et cette situation n’arrangerait que ceux qui veulent la partition du pays, car le prétexte serait tout trouvé pour accélérer l’autonomie de Kidal.
Youssouf Sissoko